dimanche 28 décembre 2025

Le monde marche à l’envers depuis un bon moment



J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le nouveau livre de Christian Combaz (Campagnol). Dans un style allégorique et enlevé, l'auteur parvient en 160 pages à décrire le changement de paradigme qu'est en train de vivre notre époque en dévoilant son mécanisme central: la volonté perverse du mal à se faire passer pour le bien.

Là où certains prélats hésitent désormais à parler du diable, Christian Combaz n'hésite pas à désigner l'Adversaire et la logique d'inversion totale qu'il cherche à imposer à tous les aspects de nos sociétés. L'auteur ne manque pas de rappeler que cette tentative de subversion va de pair avec une guerre totale menée au christianisme et à l’Église et que la figure du Christ constitue la seule force capable d'opposer une résistance efficace au démon.

A bien des égards, le traitement que subit le travail de Christian Combaz illustre parfaitement la thèse du livre. Dans une France "à l'endroit", M. Combaz serait reçu sur tous les plateaux et son talent recevrait l'hommage qu'il mérite. La France "à l'envers" préfère l'ignorer et montre ainsi qu'elle est incapable de reconnaître l'un des rares vrais écrivains français.

Stanislas Berton.




À l'endroit
de Christian Combaz

« Notre hôte m’a dit qu’il voulait écrire un petit livre cet été et qu’il voulait l’appeler À l’endroit. Son idée est que le monde marche à l’envers depuis un bon moment, et il veut montrer à quel point ça va changer. L’envers ce n’est pas seulement ce qui est caché, c’est le miroir, c’est ce qui est renversé. Dans le monde qu’on a inventé, il est de plus en plus utile d’être un salaud, ça rapporte de plus en plus, donc quand monsieur l’écrivain parle d’un retour à l’endroit je ne peux m’empêcher d’appliquer la métaphore au renversement magnétique des pôles, je trouve que tout est cohérent. Le nord magnétique de l’histoire occidentale est en train de se déplacer à toute allure et la planète humaine va inverser ses polarités morales. Je ne blâme pas en fait l’inversion des valeurs, mais leur effacement, leur confusion la disparition du nord magnétique. Je blâme une tentative de fabriquer un monde monopolaire, un monde qui n’a plus besoin de l’autre pôle, un monde où l’envers et le signe moins ont pris toute la place de l’endroit et du signe plus. – Il a raison a dit Léon, c’est la définition du diable. Le diable dit qu’il n’a pas besoin de la dualité, il veut prendre toute la place, il veut occuper l’estrade , le diable n’admet pas la contradiction du divin, il refuse le débat, il repousse toute négociation avec l’autre versant de la morale , le diable essaie de se déguiser en son contradicteur pour avoir raison, il essaie de noyauter ses opposants, il dit finalement : tout le monde est d’accord, alors que c’est un mensonge, et c’est exactement ce qui se passe dans la démocratie moderne ».