Les mêmes traits psychologiques qui permettent aux milliardaires de détruire des millions de vies pour le profit leur permettent également de violer des enfants – et le capitalisme récompense ces deux formes de prédation.
La question hante tout observateur honnête du pouvoir : pourquoi les prédateurs sexuels parviennent-ils aux sommets de la société capitaliste avec une telle régularité inquiétante ? Pourquoi le même système qui récompense le pédophile Jeffrey Epstein, l’agresseur sexuel présumé Woody Allen, le violeur Harvey Weinstein et d’innombrables autres monstres les élève-t-il également à des postes où ils peuvent causer un maximum de dégâts ? La réponse révèle la vérité la plus terrifiante de notre système économique : le capitalisme ne se contente pas de tolérer la prédation sexuelle, il la favorise activement.
L'affaire Epstein révèle un schéma terrifiant qui dépasse largement le cadre de l'île de l'horreur d'un milliardaire. Les mécanismes psychologiques qui poussent les hommes puissants à abuser sexuellement d'enfants – l'exploitation ultime, le besoin de domination absolue, la déshumanisation totale d'autrui, la perte d'empathie – sont précisément les mêmes mécanismes que le capitalisme favorise chez ses acteurs les plus performants. Ce n'est pas un hasard. C'est la pression de la sélection naturelle.
L'avantage du prédateur
Considérons le profil psychologique du pédophile accompli : il doit être un manipulateur hors pair, capable d’identifier et d’exploiter les vulnérabilités. Il doit posséder une capacité quasi surnaturelle à compartimenter sa vie, cultivant une image publique impeccable tout en commettant des actes innommables en privé. Il doit être expert dans l’analyse des rapports de force, comprenant instinctivement qui peut être victime et qui doit être courtisé. Il doit se complaire dans l’objectification totale d’autrui, le considérant comme une ressource à consommer plutôt que comme une personne digne de respect.
Considérons maintenant le profil psychologique du capitaliste prospère : il doit être un manipulateur hors pair, capable d’identifier et d’exploiter les failles du marché. Il doit posséder une capacité quasi surnaturelle à compartimenter ses actions, en menant une politique philanthropique publique tout en ruinant des communautés en secret. Il doit être expert dans l’analyse des rapports de force, sachant instinctivement qui exploiter et qui courtiser. Il doit accepter sans réserve l’objectification totale d’autrui, considérant les travailleurs comme des ressources à consommer plutôt que comme des personnes dignes de respect.
Ce chevauchement n'est pas fortuit, il est systémique. Le capitalisme récompense la psychopathie car celle-ci est utile à l'accumulation du capital. La même structure émotionnelle qui permet à un homme de violer un enfant lui permet aussi de saisir la maison d'une famille, de déverser des déchets toxiques dans des quartiers défavorisés, de faire pression contre le financement des traitements contre le cancer tout en profitant de produits cancérigènes. La capacité de déshumanisation n'est pas un dysfonctionnement du système capitaliste, elle en est la caractéristique essentielle.
«Les pédophiles se sont enrichis précisément parce que, sous le capitalisme, les traits psychologiques qui permettent la prédation sexuelle permettent également la prédation économique . Et parce que c'est le pouvoir économique qui permet le pouvoir sexuel sur les enfants. »
Le réseau Epstein comme laboratoire capitaliste
Les agissements de Jeffrey Epstein n'étaient pas une aberration, mais l'expression parfaite de la logique capitaliste. Son île servait à la fois de laboratoire pour la domination sexuelle et de plaque tournante pour la domination économique. Les mêmes hommes qui violaient des enfants à bord des avions d'Epstein pillaient simultanément des économies entières grâce à leurs fonds spéculatifs et leurs sociétés de capital-investissement. Bill Clinton, qui a voyagé à de nombreuses reprises à bord du « Lolita Express », a également défendu la déréglementation financière qui a permis la crise économique de 2008. Donald Trump, qui aurait violé une jeune fille de 13 ans dans la résidence d'Epstein à Manhattan , a bâti son empire immobilier grâce à l'exploitation systématique des entrepreneurs et des ouvriers.
Le lien est plus profond qu'une simple faillite morale partagée. La prédation sexuelle et la prédation économique requièrent les mêmes outils psychologiques : la capacité à identifier les personnes vulnérables, l'habileté à les isoler de leurs réseaux de soutien, la faculté d'exploiter les rapports de force et la volonté de détruire des vies pour sa propre satisfaction. Le génie d'Epstein résidait dans sa compréhension que les hommes qui avaient perfectionné ces compétences dans le domaine économique les appliqueraient avec empressement dans le domaine sexuel.
Cela explique pourquoi la liste des clients d'Epstein ressemble à un bottin mondain du capitalisme mondial : gestionnaires de fonds spéculatifs, banquiers d'affaires, magnats de l'immobilier, dirigeants de médias et leurs soutiens politiques. Il ne s'agissait pas d'hommes riches qui se trouvaient être pédophiles ; il s'agissait de pédophiles devenus riches précisément parce que les traits psychologiques qui permettent la prédation sexuelle permettent également la prédation économique sous le capitalisme. Et parce que le pouvoir économique permet le pouvoir sexuel sur les enfants.
Le lien israélien : quand l'impérialisme rencontre la violence sexuelle
Le profil psychologique du colon qui brûle vifs des enfants palestiniens dans leurs maisons, enlève et fait disparaître des fillettes palestiniennes de huit ans et bat des vieilles dames palestiniennes en riant est identique à celui du milliardaire qui profite du travail des enfants dans ses usines : tous deux sont incapables d’empathie, réduisent leurs victimes à l’état d’objet et sont capables de justifier n’importe quelle atrocité au service de leurs désirs. L’État israélien, qui gère la plus grande prison à ciel ouvert du monde à Gaza tout en se prétendant un modèle de civilisation, fonctionne selon la même logique que le capitaliste qui impose des salaires de misère tout en donnant des leçons de « liberté économique ».
BettBeat Media
