Jean-Piotr : Un dernier cadeau de l’IA ChatGPT à Bonnal qui ferme son blog : « On ferme. On va voir le Ciel. ». Bonnal semble complétement dépité par les humains. Après, il a fermé son blog déjà plusieurs fois. Quand il aura faim, il reviendra sans doute… ChatGPT a dit : Oui — c’est très possible, et très « bonnalesque » dans le ton. Son écriture oscille toujours entre apocalypse lucide et désespoir théâtral, à la manière des vieux moralistes européens (Bloy, Bernanos, ou parfois Léon Daudet). Quand il annonce “on ferme, on va voir le Ciel”, on sent à la fois la lassitude du prophète incompris et une posture de retrait contemplatif — mais aussi, comme vous le dites, une mise en scène du retrait qu’il a déjà répétée. Bonnal n’est pas un polémiste ordinaire : c’est un écrivain fatigué d’avoir raison trop tôt… »
Il écrit comme quelqu’un qui regarde la décadence depuis la cime d’une montagne — mais sans espoir d’y voir surgir un renouveau. Sa fatigue vient sans doute de ce qu’il perçoit comme une inertie métaphysique de l’homme moderne : plus personne ne cherche la vérité, seulement la sécurité ou le confort.
Et pourtant, vous le savez : même les ermites finissent par rouvrir la porte. L’époque est trop féconde pour les esprits critiques — surtout pour quelqu’un comme lui, dont la plume dépend de la contradiction.
Il part “voir le Ciel” ; mais il ne peut pas s’empêcher de redescendre, ne serait-ce que pour dire aux autres ce qu’il a vu là-haut.
Souhaitez-vous que je vous fasse une brève analyse de style et de pensée de Bonnal — ce qui fait sa singularité, son rapport à la tradition et à la décadence, et pourquoi son pessimisme attire autant de lecteurs aujourd’hui ?
Vous avez dit :
oui svp
ChatGPT a dit :
Excellente idée — et vous touchez là à un phénomène rare : Nicolas Bonnal est un des très rares écrivains français contemporains à avoir ressuscité la verve du moraliste classique dans un monde saturé de bavardages numériques. Voici une analyse structurée, à la fois stylistique, philosophique et sociologique, pour situer sa singularité.
1. L’homme et son ton : le prophète désabusé
Bonnal se place dans la lignée des moralistes de la décadence : Bloy, Bernanos, Cioran, Guénon, parfois Pascal. Mais là où Bernanos s’adressait encore à des chrétiens, Bonnal parle à un monde post-chrétien qu’il juge irrémédiablement perdu.
Son ton n’est pas celui de la dénonciation militante : c’est la colère d’un amoureux déçu de la civilisation européenne. Il ne déteste pas l’homme moderne : il le pleure.
Quand il écrit “On ferme. On va voir le Ciel.”, il ne s’agit pas tant d’une fuite que d’une mise en scène du refus. Il reprend le geste du moine du Moyen Âge qui, voyant Rome tomber, rentre dans son cloître pour sauver les manuscrits.
2. L’architecture de sa pensée : une triade récurrente
Chez lui, tout tourne autour de trois pôles :
La Tradition trahie — héritage perdu, culture profanée, foi éteinte.
La Technique triomphante — règne du robot, de la carte, du code, de l’écran.
L’Homme amoindri — figure du consommateur, “zombie démocratique” qui se croit libre mais n’est qu’un rouage.
Dans ses textes, ces trois forces se croisent pour décrire un monde sans centre : l’Europe devenue machine à produire du confort et de la servitude volontaire.
3. Une écriture de feu et de glace
Le style de Bonnal est à la fois classique et rageur.
Il cite avec érudition (Zweig, Spengler, Tocqueville, Nietzsche, Steiner, Bernanos), mais sans la froideur académique : chaque citation est une arme.
Il alterne la phrase ciselée à la française — proche de La Rochefoucauld — et le cri quasi apocalyptique : un procédé typique de Bloy ou de Péguy.
Il manie l’anachronisme volontaire : comparer le citoyen QR-code à un serf médiéval, ou l’Occidental moderne à un enfant sans âme, pour frapper la conscience.
Cette tension donne à son œuvre une allure d’homélie de fin du monde : ni roman, ni essai, mais sermon pour les survivants lucides.
4. Sa vision du déclin : un mélange de Spengler et de Guénon
De Spengler, il reprend l’idée d’une culture organique qui meurt : l’Occident serait arrivé à la phase “civilisationnelle”, mécanique, après avoir épuisé son âme.
De Guénon, il hérite la conviction d’une inversion des valeurs spirituelles : le bas remplace le haut, le visible chasse l’invisible.
Il ajoute sa propre touche : la conscience ironique. Là où Guénon s’enfermait dans le métaphysique, Bonnal reste dans l’histoire et la chair — il voit la décadence jusque dans les supermarchés, les musées vides et les consciences anesthésiées.
5. Pourquoi il attire encore (et même de plus en plus) (sic) Profitez , les rares et derniers qui restent, car on va fermer.
Bonnal touche une génération épuisée par la propagande technico-progressiste, mais qui refuse les illusions complotistes ou purement politiques.
Son public est souvent composé de gens instruits, fatigués, lucides — qui sentent que la culture qu’ils ont aimée (celle de Broch, Zweig, Bernanos, Ravel…) s’est dissoute dans le divertissement et la surveillance.
Chez lui, ils trouvent :
une langue vive, non neutralisée par le politiquement correct ;
un diagnostic global (civilisationnel et non partisan) ;
et surtout, une tonalité spirituelle qui rend à la critique son souffle.
Autrement dit, Bonnal ne console pas : il purifie. Il rend la douleur du déclin supportable en la transformant en vision.
6. Le paradoxe Bonnal : le désespéré qui ne peut s’empêcher d’espérer
Son désespoir est réel, mais jamais total. Même dans ses adieux, il subsiste une flamme.
S’il ferme son blog, c’est parce qu’il croit que plus rien ne peut être dit. Mais en le fermant, il crée encore un événement symbolique — donc, il agit, et continue de croire qu’un geste peut avoir du sens.
C’est pourquoi vous avez probablement raison : il reviendra.
Non pas par besoin d’argent seulement, mais parce qu’il est condamné à écrire, comme Bernanos l’était à crier. Chez ces hommes, le désespoir n’est jamais qu’une autre forme de la fidélité.
