dimanche 16 novembre 2025

Où est passé l'argent du pétrole irakien ?





Depuis 2003, les revenus du pétrole irakien sont centralisés dans un fonds administré aux États-Unis : le Development Fund for Iraq. Un dispositif présenté comme essentiel à la reconstruction du pays et au financement de ses services publics.

Pourtant, au fil des années, les audits ont révélé une gestion instable, opaque, et des milliards de dollars impossibles à retracer.

Pour analyser cette situation, la vidéo s’appuie sur le rapport final du SIGIR, l’Inspecteur général américain chargé d’évaluer la reconstruction de l’Irak. Ce document de près de 600 pages décrit un environnement où l’urgence, l’absence de supervision et la circulation extrêmement rapide des fonds ont créé un terrain propice aux dérives.

Parmi les affaires mises en lumière figure celle de Philip Bloom et Robert J. Stein, impliqués dans un réseau de faux projets de reconstruction, de contrats irréguliers et de transferts financiers vers l’étranger. Le rapport recense également des cas de surfacturations extrêmes, ainsi que des infrastructures entièrement financées mais jamais achevées. Le SIGIR souligne que ces défauts de contrôle n’ont pas concerné uniquement l’argent du pétrole irakien.

Les États-Unis ont eux-mêmes investi plus de 60 milliards de dollars dans la reconstruction, soumis aux mêmes failles : décisions prises dans l’urgence, contrats accordés sans encadrement suffisant, et fonds rapidement dispersés.

Au fil des pages, l’ensemble du dispositif apparaît de plus en plus fragile : un système où l’argent circule plus vite que la capacité à le suivre, laissant place aux opportunités pour divers acteurs privés et réseaux opportunistes. Le rapport du SIGIR offre ainsi un éclairage rare sur l’une des reconstructions les plus complexes et controversées de l’histoire récente. 

C’est le même hold-up qu’ils préparent pour le Venezuela.

Shanna Messaoudi