Le 25 septembre 2025, le Petit Capo tombe sur le marbre froid du tribunal correctionnel de Paris, condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteur dans l'affaire du financement illégal de sa campagne présidentielle 2007 par Kadhafi. Il entraîne dans sa chute des lieutenants, des ministres, des intermédiaires louches, des flics corrompus, des magistrats achetés. «Exceptionnelle gravité des faits» ont conclu les juges. Lui nie tout, toujours. Pérore, s'indigne, crie au complot. Il fait appel, comme à chaque fois, comme si les écoutes, les preuves et quinze ans d'enquête n'étaient que fumée.
Le 21 octobre 2025, il finira là où les mafieux terminent leur carrière : derrière la porte blindée d'une cellule de la Santé avec un numéro d'écrou. Emmanuel Macron l'a salué juste avant, le 17 octobre, sous les dorures de l'Élysée. Poignée de main d'adieu entre deux parrains d'un même système : celui où le palais de la République fait office de parloir VIP pour délinquants en col blanc.
Pendant que l'ancien boss déchu de 70 ans plie ses costumes pour la taule, le clan familial – ses fils Pierre, Jean, Louis, Carla Bruni et autres fidèles – s'est mis en prière. Louis Sarkozy joue les affranchis, organisant un «rassemblement citoyen» dans la forteresse chic de la Villa Montmorency, où son père réside entre deux convocations judiciaires. Une enclave de milliardaires aux murs si hauts qu'ils étouffent la honte. Petite offrande à la caste réunie : une vidéo à la gloire du seul président de la Ve à finir en taule, avec ce teaser : «La fin de l'histoire n'est pas écrite.»
Le même jour, Nicolas Sarkozy sera donc incarcéré à la prison de la Santé. Isolement pour raisons de sécurité. Onze mètres carrés, fenêtre scellée, pas de téléphone, papier toilette standard, pas de privilèges, juste une petite télé. Il lira la presse sur son lit étroit et gribouillera des notes avec son stylo Montblanc. Il pourra gérer son business : Accor et Lagardère gardent son nom au chaud dans leurs conseils d'administration. Il recevra ses fidèles, donnera des consignes, rédigera des plans de reconquête. Le Ministre de la Justice, Gérald Darmanin, lui rendra visite – amitié oblige. Deux livres de prisonniers et martyrs sur la table : «Le Comte de Monte-Cristo» d'Alexandre Dumas et «Jésus» de Jean-Christian Petitfils. Le symbole est lourd, la morale trouble, la rédemption illusoire.
Arno de Nymous.
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Sarkozy, «la tête haute» derrière les barreaux
par Dominique Muselet
Un des ex-présidents les plus toxiques, pour ne pas dire criminels de la France, est entré, «la tête haute» comme il dit, en prison, pour association de malfaiteurs. Cet homme a accéléré la destruction des services publics, notamment de la police avec son idiote politique du chiffre, fait fi du non des Français au référendum sur le traité ratifiant la Constitution européenne, détruit la Libye, un pays prospère dont les habitants bénéficiaient de toutes sortes d’avantages, en assassinant odieusement son dirigeant, et a rendu la France encore plus dépendante des États-Unis en la réintégrant dans le commandement intégré de l’OTAN. Il était parfaitement conscient de ses crimes, puisqu’il a fait supprimer de la Constitution le délit de haute trahison pour les présidents. Il mérite certainement de finir ses jours en prison, comme d’ailleurs la plupart des dirigeants occidentaux passés et présents. Les premiers de cette liste de traîtres sont les successeurs immédiats du général de Gaulle, Pompidou et son ministre des Finances Giscard d’Estaing, qui, en 1973, ont donné aux banques (et au gouvernement) un immense pouvoir de chantage sur les Français, en obligeant la France à s’endetter auprès des banques privées, au lieu de créer elle-même la monnaie dont le pays a besoin. Résultat des courses, 3345,8 milliards de dettes et 67 milliards d’intérêts annuels à des banques privées aux dépens des Français. Sarkozy n’est donc pas le premier traître mais il est le premier à aller en prison. Rassurez-vous, bonnes gens, il n’y passera, «la tête haute», que quelques jours, doublement protégé et même triplement, puisqu’il bénéficie de deux policiers comme garde du corps et d’un placement privilégié dans le quartier VIP de la prison.
Il a emmené avec lui le Comte de Monte-Cristo qui vient de faire un tabac au cinéma avec Pierre Ninez dans le rôle du comte, pour faire croire qu’il est une victime innocente de juges corrompus. Hélas, à part son petit cercle d’amis et ceux qui ont les mains aussi sales que lui, tous les Français savent que si les juges ne sont pas blancs comme neige, lui est bel et bien un traître criminel. Sarkozy qui est inculte, comme la plupart des soi-disant élites actuelles, n’a sans doute jamais lu Alexandre Dumas, mais ce n’est pas étonnant que le film lui ait plu, il lui ressemble : superbe en apparence, avec un déferlement de luxe clinquant et de scènes grandiloquentes, mais froid et sans âme. Même s’il épargne son amour de jeunesse, le comte de Monte-Cristo y apparaît plus comme un calculateur revanchard qui n’hésite pas à manipuler ses protégés pour arriver à ses fins, que comme un redresseur de torts tout à la fois brisé par la souffrance et déterminé à punir les crapules qui l’ont envoyé aux galères.
Qui, à part les dirigeants corrompus, traîtres à leur patrie et criminels de guerre, est fier de se retrouver derrière les barreaux ? Les délinquants de toutes espèces, pour qui la prison est à la fois une formation criminelle gratuite accélérée et un galon de plus… On se doutait qu’en Occident, c’est le crime organisé qui dirige la plupart des pays en collaboration étroite avec les milliardaires, les politiciens et les haut-fonctionnaires… Maintenant on le sait !
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Le Huffington Post :
Mardi 21 octobre, les partisans de Nicolas Sarkozy se sont levés tôt pour manifester leur soutien indéfectible à l’ex-président de la République devant le domicile de ce dernier, dans le très chic 16e arrondissement de la capitale, avant le départ de leur favori vers la prison de la Santé.

