par Pranay Kumar Shome
Le pygargue à tête blanche, autrefois redoutable oiseau de proie, paraît plutôt émacié et frêle. Cet oiseau autrefois magnifique n’est plus que l’ombre de lui-même. Qu’est-il arrivé à l’oiseau ? Eh bien, l’oiseau en question, ce sont les États-Unis d’Amérique. Autrefois perçus comme le pays des braves et la patrie de la liberté, les États-Unis d’aujourd’hui sont tout sauf cela.
Cela dit, la question de l’effondrement de l’Amérique nécessite une analyse beaucoup plus approfondie.
Une société militarisée
Les États-Unis d’Amérique sont une société profondément militarisée. Le droit de porter des armes est garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine. Aujourd’hui, il y a plus d’armes à feu dans les foyers que la population totale du pays. Sur le plan psychologique, cela indique clairement que la société américaine vit dans un état de paranoïa, la peur de l’«autre» imaginaire.
La militarisation de la société américaine reflète l’économie de guerre des États-Unis. Elle prospère grâce aux conflits mondiaux. Dans les zones de conflit comme Gaza, les Américains profitent de la vie des gens. Des milliards de dollars de ventes militaires à Israël remplissent les caisses des belligérants américains, alors même que des hommes, des femmes et des enfants innocents meurent dans les rues, jour après jour.
Polarisation politique
Mais aux États-Unis, il semble que la politique soit devenue l’une des principales sources de polarisation. L’assassinat de Charlie Kirk, militant politique conservateur et fondateur du groupe de défense Turning Point USA, a placé les États-Unis sur la sellette. La déclaration du président Donald Trump selon laquelle l’attentat était un acte perpétré par la «gauche radicale» témoigne clairement de la chute brutale du discours politique aux États-Unis.
Mais le malaise est bien plus profond. Il ne s’agit pas seulement des grands partis politiques ou des institutions de l’État, mais des citoyens ordinaires de plus en plus divisés, non seulement sur les questions politiques, mais aussi sur la question fondamentale du genre.
Cette polarisation politique s’est manifestée par la résurgence du nationalisme blanc. Le noyau dur de l’électorat de Trump, à savoir le mouvement Make America Great Again (MAGA), en constitue l’incarnation. Elle a donné naissance à «l’autre» : des immigrants ordinaires, travailleurs et apolitiques, qui gagnent leur vie honnêtement tout en contribuant au développement de l’économie américaine.
Malheureusement, les WASP, ou les protestants anglo-saxons blancs du mouvement MAGA, estiment que, les gouvernements de gauche libéraux précédents ayant externalisé les emplois industriels et internalisé la main-d’œuvre, les immigrants sont à blâmer. Ce faisant, ils sont accusés de priver les Américains ordinaires de leur emploi ; il faut donc les expulser. Le nationalisme, une xénophobie enracinée, les cible, leur rappelant qu’ils ne sont pas les bienvenus.
Déclin du pouvoir mondial
Une telle attitude irresponsable va à l’encontre du consensus scientifique mondial selon lequel les énergies fossiles doivent être progressivement réduites et remplacées par des sources d’énergie renouvelables et plus propres, non seulement pour nous protéger, mais aussi pour protéger la Terre Mère.
En conclusion, on peut affirmer que l’Amérique d’aujourd’hui est sous le poids de ses propres contradictions. Il est donc temps que les pays du Sud s’emploient avec diligence à développer un ordre mondial non occidental robuste, inclusif et égalitaire, ancré dans le multilatéralisme et le multi-alignement.
source : New Eastern Outlook