mardi 8 avril 2025

Encore une menterie gouvernementale









Jean-Noël Barrot, Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères : 

"Vladimir Poutine lance aujourd’hui une nouvelle conscription de 160 000 soldats. C’est la plus grande campagne de mobilisation militaire depuis 14 ans.
Regardons la réalité en face, et préparons nous à parer la menace."


Monsieur Barrot, vos propos relèvent du délire ou du mensonge dans les deux cas, vous trompez délibérément le peuple français.

Non, la Russie ne lance pas une nouvelle mobilisation. Ce que Vladimir Poutine a signé correspond à la conscription de printemps, un processus biannuel et routinier en Russie, en place depuis des décennies. Le chiffre de 160 000 appelés est dans la norme, voire inférieur aux pics observés ces dernières années : en printemps 2023, 147 000 jeunes ont été appelés, en 2021, c’était 134 000, et en 2016, le chiffre était déjà de 155 000. Il ne s’agit ni d’une mobilisation exceptionnelle, ni d’un signe d’escalade militaire.

Les conscrits ne sont pas envoyés au front. En vertu de la loi russe, les appelés du contingent effectuent 12 mois de service, en général dans des fonctions logistiques ou de garnison. Ils ne peuvent être déployés en zone de combat que s’ils signent volontairement un contrat professionnel. S’il existe des exceptions et des cas limites, la règle reste claire : ce contingent ne représente pas 160 000 combattants supplémentaires en Ukraine.

Confondu “conscription” et “mobilisation” est une manipulation. La mobilisation (comme celle de 300 000 réservistes en 2022) concerne le rappel d’anciens soldats ou l’extension du service actif dans un cadre de guerre déclarée. La conscription, elle, fait partie du fonctionnement ordinaire de l’armée russe, en temps de paix comme en temps de guerre. Qualifier cette campagne de « plus grande mobilisation depuis 14 ans » est soit de l’ignorance, soit une construction politique.

“Se préparer à parer la menace” : mais laquelle, exactement ? Faut-il mobiliser l’opinion publique française sur la base d’un cycle de recrutement classique ? Si la France prétend répondre à une menace, qu’elle en précise la nature : renseignement, posture offensive, menace directe ? Sinon, ce n’est pas de l’anticipation c’est de la mise en scène.

Conclusion : le ministre ne décrit pas la Russie. Il prépare le public français à un glissement progressif vers l’engagement militaire, en cultivant une perception de menace permanente. La vérité est simple : la conscription de printemps n’est pas une déclaration de guerre. C’est une déclaration d’intention… politique, en France.

А.Афанáсьев S.M. Kirov Military Medical Academy sur X.