mercredi 9 avril 2025

Le père Gilliot, la RELIGION des ORIGINES


"Le père Gilliot, islamologue réputé, est décédé le 15 mars 2025. Ce dominicain était un proche de la famille d'Emile Soleil, petit garçon disparu en juillet 2023 qu'il avait baptisé. Un article de presse assure que le prêtre se serait suicidé. Le diocèse d'Aix affirme qu'"aucune information officielle ne remet en cause le caractère naturel" de sa mort, à 85 ans." Alteia.

Claude GILLIOT "la RELIGION des ORIGINES"



La Croix :

Cette tribune rend hommage au travail du père Claude Gilliot en tant qu’islamologue, sans lien avec l’affaire de la disparition du petit Émile dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans laquelle son nom est cité ces derniers jours.


L’islamologue dominicain Claude Gilliot est décédé le samedi 15 mars 2025, à l’âge de 85 ans, a annoncé l’ordre dominicain. Figure internationale de l’exégèse du Coran, il vécut une grande partie de sa vie au Moyen-Orient et a contribué, par ses centaines de publications, à changer notre compréhension de la formation du Coran dans son contexte socioculturel.

D’un tempérament paysan et entier, il ne se laissait jamais intimider par les risques que son travail scientifique ou ses prises de position lui faisaient souvent courir. Il fut pendant plus de cinquante ans tout autant à l’aise en habit dominicain dans les couloirs de l’université sunnite d’Al-Azhar (Caire), ou dans l’enceinte laïque de l’université d’Aix-Marseille, dont il était professeur émérite.

L’islam des sources

Pour lui, l’islam était une religion de la raison, en un sens même du « raisonnable », et il attribuait à cela son succès contemporain, ainsi qu’à une conscience aiguë de la transcendance évacuée de nos cultures occidentales. Il conceptualise le « monoprophétisme islamique », c’est-à-dire la reprise indéfinie d’une sorte de révélation originaire réactualisée par les différents prophètes de l’histoire biblique, dont Jésus, jusqu’à Mohammed lui-même.

Formé en arabe principalement au Liban avec les pères jésuites, il conduisit ses recherches à Beyrouth et pendant une trentaine d’années au Caire, à l’Institut dominicain d’études orientales qui est le pendant pour l’islam de l’École biblique et archéologique de Jérusalem. Il y travailla notamment en tandem avec le père Georges Anawati (1905-1994), figure inspiratrice des lignes du concile Vatican II sur l’islam et de ses conséquences dans le dialogue interreligieux.

Dans le monde académique occidental comme auprès d’intellectuels musulmans, Claude Gilliot a permis d’éclaircir les mécanismes des chaînes de transmission des hadiths (aḥādīṯ) en islam pour remonter aux sources de la formation du Coran. Il établit, à partir uniquement de sources arabes, des aspects déterminants de la vie du Prophète ou comment les sections mecquoises du Coran ont été composées au sein d’un groupe judéo-chrétien. À partir d’un islam des origines mieux compris, il explicita le rôle crucial joué par l’exégèse du Coran dans l’institutionnalisation de l’islam.

Le « chercheur à l’ancienne »

Ce « petit paysan », comme il se décrivait toujours, ancré dans la langue et la culture paysanne du Calaisis, était agrégé d’arabe, auteur de deux thèses doctorales, professeur d’allemand, diplômé en sociologie, latiniste chevronné, linguiste, éditeur, et prédicateur dominicain. Il parlait l’arabe populaire, celui des marchés du Caire, avec un léger ton raffiné, comme il déchiffrait les termes coraniques les plus obscurs. Il mettait autant de zèle, comme prêtre, à accompagner un catéchumène qu’à convaincre un contradicteur dans un colloque international.

Travailleur acharné, doté d’une dévotion monacale pour l’étude humble et méticuleuse, il se définissait comme « chercheur à l’ancienne ». Plusieurs contributions saillantes de son œuvre immense et érudite seront republiées en 2025 sous le titre Studia coranica (3 vol., édité par Mehdi Azaiez) chez Brill.




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Paris. Une soirée républicaine contre les musulmans et les Palestiniens

La soirée « Pour la République, la France contre l’islamisme ! », qui a réuni droite dure et figures du Printemps républicain à Paris le 26 mars, a été l’occasion de fustiger pêle-mêle les musulmans, la gauche française ou les Palestiniens. Sous le haut patronage du ministre de l’intérieur et de celui des outre-mer, Bruno Retailleau et Manuel Valls.

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