La tripartition sociale selon Jacques Attali :
« Il est évident que ça se terminera un jour par un gouvernement mondial, équilibré, démocratique, qui mettra en place des règles, qui dominera le système financier et ne sera pas dominé par lui. Tout ça aura lieu. Les plus jeunes dans cette salle le verront. Comme il y a une monnaie européenne, il y aura une monnaie mondiale. Il y aura un revenu minimal mondial. Tout ça existera à mon sens. L’humanité va se diviser en trois catégories :
« Il est évident que ça se terminera un jour par un gouvernement mondial, équilibré, démocratique, qui mettra en place des règles, qui dominera le système financier et ne sera pas dominé par lui. Tout ça aura lieu. Les plus jeunes dans cette salle le verront. Comme il y a une monnaie européenne, il y aura une monnaie mondiale. Il y aura un revenu minimal mondial. Tout ça existera à mon sens. L’humanité va se diviser en trois catégories :
- Les nomades de luxe qui disposeront de tous les outils de la liberté dont on vient de parler y compris de la liberté génétique de devenir un autre. Ceux-là ils vont être, peut-être, 150 millions et ils auront tous les moyens du mouvement absolu, déracinés, libres, mais la liberté, le déracinement sera un luxe et non pas une souffrance.
A l’autre bout il y aura 5 à 6 milliards de nomades de misère qui seront obligés de bouger de la campagne à la ville d’une ville à l’autre, simplement pour trouver à manger.
Et au milieu, il y aura une catégorie centrale, une sorte de classe moyenne qui vivra dans l’espérance illusoire de rejoindre les nomades de luxe et dans la terreur réelle de basculer dans l’infra-nomadisme, et qui regardera les gens à la télé, dans les journaux qui leur montrent la vie des nomades de luxe et qui à la télé se réjouira de voir le spectacle de la misère des autres, en se réjouissant de ne pas en être.»
La tripartition sociale (tripartition de l'organisme social ou triarticulation sociale) est un principe directeur d'organisation de la société développé par Rudolf Steiner entre 1917 et 1922.
La triarticulation sociale considère Culture, Economie et Etat comme trois principes autonomes ayant chacun leur propre logique.
Plutôt que de vouloir redonner à l'Etat sa toute-puissance, la triarticulation sociale encourage toute tentative d'autogestion
dans le domaine culturel et économique, pourvu que l'économie ne prenne pas la succession de l'Etat sous la forme d'un nouveau totalitarisme.
On peut parler d'un principe de non-ingérence. Mais les acteurs ne sont plus les mêmes. Il ne s'agit plus d'un respect entre Etats, mais du respect réciproque entre culture, économie et état. Les frontières nationales perdent en importance. Culture et économie se donnent leurs propres frontières, sans se tenir à celles des Etats. La culture gagne en individualité ce que l'économie gagne en globalité.
La terminologie
Rudolf Steiner, le fondateur du concept de triarticulation sociale avait lui-même déconseillé d'utiliser l'expression tripartition sociale (en allemand: Soziale Dreiteilung), qui rendait certes compte de la nécessité d'une autogestion de la Culture, de l'Economie et de l'Etat mais en faisant l'impasse sur l'interaction fructueuse qui en résulterait.
Parler de tripartition sociale porte de plus à confusion avec le concept médiéval d'une partition de la société en trois classes, le clergé, la noblesse et le Tiers Etat, dont Steiner s'est explicitement distancé. Il insiste sur le fait qu'il s'agit pour lui de distinguer entre des institutions spécialisées et non entre des castes où les hommes seraient enfermés. Une triarticulation sociale a en effet pour but de permettre à chacun d'agir simultanément, mais de la manière respectivement adéquate, à l'intérieur de ces trois types d'institutions.