mardi 8 octobre 2024

MAMMON

 

MAMMON

des temples et des marchands


Par Dharma


« On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon » dit St Matthieu. 6-24.

« Trop est avare à qui Dieu ne suffit » dira un mystique Chrétien.

« L'avare est celui qui n'aime pas Dieu » dira un autre.


Nos propos s'inspirent et s'approchent du « sans-duel » tout en considérant cependant « la dualité » profane, car on ne peut abandonner que ce que l'on connaît. Il suffit de se servir des mots sans être pris au piège des mots.

Lorsqu'une marionnette psychopathe politique déguisée en pseudo guru noir annonce :

« Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux », propos que chacun a certainement entendu et qui vient de cet individu sans éthique qui utilise les mots en les inversant de leur véritable signification métaphysique, que nous allons développer ci-après. Ce sordide individu révèle ainsi la face sombre de son âme pervertie et vampirique pour voler l'énergie d'autrui. C'est un aspect du démon qui cache un autre aspect qui est celui de Mammon.

Rappelons que le mensonge et la corruption ont toujours été les deux marques d'infamie de la plupart du politique et du religieux. 2020-2024 et la suite à venir en offrent bien des preuves déjà suffisantes. Cela est toujours ainsi dans ce que l'on nomme le Kali-Yuga, l'âge de fer, l'âge sombre. Parler de spiritualité est peut-être légitime sauf à patauger dans la religiosité enfantine et ses croyances. Mais l'espérance réfléchie et conjointe à l'intelligence a pour but de dépasser la dualité. Le sans-duel infuse ceux qui peuvent accéder à la Connaissance métaphysique pour sortir du marasme et du bourbier du kâma-loka, ce monde des désirs jamais satisfaits car il est impossible de les satisfaire du fait de leur contrepartie constante qui est l'insatisfaction, que certains nomment la souffrance, mot-valise, qui en toute façon constitue le karma inconcevable au mortel ignorant.

L'Inde offrira les chiffres « 0 » et « 1 » qui enrichirent la culture arabe à Bagdad au neuvième siècle par le mathématicien Ouzbek Al-Khwaerzmi (l'hypothèse est que son nom aurait donné le mot « algorithme » ?…). SIFR en arabe signifie « chiffre » et sifr = zéro, vide, rien. En Italien « cifra » donnera « zefiro » = zéro, vide, rien, absence de.

Le mot DIEU vient du sanskrit DEVA, formé sur une double racine sanskrite DIV/DYU qui signifie « Briller ». Latin DEI = briller, DEUS = dieu, DEA= déesse, DIES = le jour.

Les DEVA, les « Rayonnants » sont représentés par « SÛRYA », le soleil.

Pour Maître Eckhart : « L'être est néant et Dieu est un pur néant ». Pour éviter tout malentendu concernant le mot Néant, il vient du latin « ne gentem », « pas un gens », plus clairement en sanskrit « anâtman = pas un ego, sans-moi », une vue uniquement intuitive métaphysique en Connaissance transcendante.

DIV est l'inverse de VID, vidéo : je vois et (hélas) je m'identifie à.

La confusion règne autour de ces mots par la perte du mode de l'axe d'articulation métaphysique, essentiellement en Occident. Ce mode dépasse les deux modes physiologique et psychologique.

Le chiffre « Zéro » signifie aussi « vacuité » de tous les phénomènes quels qu'ils soient.

Le grand Sage Indien du Tamil Nadu, Ramana Maharshi dira, concernant le chiffre « 1 » : Vous pouvez couper le chiffre « 1 » en une infinité de morceaux, il en résultera toujours une infinité de « 1 » ! A noter que l'I.A. est constituée de « 0 » et de « 1 ».

Le mot Mammon est Araméen (Jésus - Yeshua - parlait Araméen) et signifie « richesse, argent ». Les niveaux d'attachements par ignorance à cette richesse extérieure et à l'argent dépendent du niveau de conscience éclairée ou pas. Il est donc possible d'être riche extérieurement sans aucun attachement à cette richesse et à l'argent. La richesse intérieure est celle de « l'homme intérieur », « de l'homme Noble », libéré des pièges du nihilisme, du matérialisme et de l'éternalisme. Cette richesse bienveillante est salvatrice, éveillante. Elle est aussi décrite dans son Traité sur le détachement par Maître Eckhart.

Cela dit, un certain confort est nécessaire à la pratique des forces vertueuses.

Voici un tétralemme :

Riche extérieurement avec attachement

Riche extérieurement sans attachement

Pauvre extérieurement avec attachement

Pauvre extérieurement sans attachement

Mammon représente donc la richesse extérieure, celle des apparences qui subjuguent et entretiennent l'irrationnel, les croyances, les certitudes qui conduisent aux fanatismes politiques et religieux, au rationalisme débridé et stérile, aux passions, aux guerres, aux massacres, aux tortures, aux chantages de toutes sortes, aux luttes, sévices, révolutions, aux exactions infinies, aux horreurs multiples, etc. C'est bien ce que nous voyons de plus en plus en cette fin 2024 …

Les attachements pour cette richesse extérieure et l'argent auxquels les humains vouent un culte vain et irrationnel, conduisent toujours vers les destinées infernales. Ce culte de la « possession » des (ou par les) objets des six sens est erroné car l'homme ne possède rien, mais il est possédé, hypnotisé par les objets du désir incontrôlé. Ainsi, être « possédé » par Mammon est l'erreur fatale épistémologique des humains ignorants.

Pourquoi six sens ?

En Inde, en Orient, le mental est considéré par les éveillés comme un sens comme les autres sens. Mais, ce sens particulier qu'est le mental, fou la plupart du temps, est considéré en Inde comme un singe ivre qui saute sans cesse d'une branche à une autre. Ce singe-mental a cette particularité par rapport aux autres sens, de rassembler à chaque instant les perceptions qui résultent de l'activité des autres sens par leurs contacts avec leurs objets. Il les interprète alors et les déforment selon son degré d'ignorance des choses telles qu'elles sont. Son rôle premier est toujours de satisfaire les désirs et les soifs infinis conditionnés qui viennent souiller, compliquer les besoins suffisants à la continuité et à la survie de l'espèce.

L'humain pense qu'il est libre de choisir alors qu'il est choisi par les objets que son cœur agité convoite. L'humain profane confond libre-arbitre, liberté et libération. Mais il ne le sait pas. Il croit le savoir mais « il ne sais pas qu'il ne sait pas ». Cette complication à dominante entropique a trois origines partout retrouvées : « l'avidité, la haine, la stupidité ».

Mammon a ce pouvoir de maintenir dans l'errance, de la naissance à la mort.

Si les désirs apportent parfois quelques satisfactions, tout dépend de la pureté de l'intention. Cela dure généralement, dit le bouddhisme, l'espace d'un seizième de claquement de doigt.

Les humains, esclaves de Mammon, l'adorent curieusement, asservis aux croyances, aux opinions, aux préjugés, aux idéologies multiples sans fin. Ils adorent ainsi le veau d'or.

Mammon, trompeur absolu, représente donc la glorification de l'argent par opinions aveuglées et vues fausses. Ceux qui ont beaucoup d'argent peuvent s'y vautrer et croupir dans les plaisirs de toutes sortes jusqu'au bord supérieur de la lèvre inférieure. Ils arrivent même à boire la tasse jusqu'à la lie des overdoses et ils en meurent. Ceux qui ont moins d'argent y arrivent aussi … Les désirs non exagérés sont légitimes quand ils servent de compensation consciente en connaissance que le mot désir vient du latin « desiderare = cesser de voir, être aveuglé ». Comme dira une brave dame : « On ne pourra pas conduire toute la population de Paris à l'Eveil ! ».

Mammon s'infiltre partout. Il achète toujours et d'abord les dominants de multiples façons qui eux achètent ensuite leurs subordonnés, etc. Aucune institution au pouvoir n'échappe à ses griffes. Mammon est aussi très sournois sous ses apparences parfois aimables qui semblent, à l'homme ignorant et idiot, souvent vertueuses ou généreuses aux entournures de ces apparences hypocrites, bien entendu.

Ses apparences prennent ainsi et de plus en plus le visage élaboré et fallacieux de fondations, d'oeuvres caritatives, d'ONG humanitaires et charitables, de diverses croix religieuses aux formes et couleurs variées du spectre de leurs ondes toxiques, aussi de beaucoup d'entreprises en sanitaires. Les dominés croyants et frustrés, espérant devenir dominants, y croient tant qu'ils se prosternent devant leurs maîtres amusés.

Seuls ceux, rares, qui comprennent profondément la notion de frustration et s'en libèrent peuvent vivre leur existence plus simplement. Mais ce n'est pas suffisant.

Récemment, Mammon vint chuchoter aux oreilles de quelques dominants prédateurs des astuces inconnues jusque-là, encore plus tordues que les précédentes, pour qu'ils puissent décupler leurs pouvoirs et leurs fortunes. La combine reste simple. Il faut comprendre par soi-même les différents aspects de cette combine diabolique, si astucieusement déployée au cours de ces dernières années.

Depuis la nuit des temps, Mammon incarne toujours, nous l'avons déjà dit, ses deux marques de fabrique et d'infamie bien connues que sont le mensonge et la corruption institutionnalisés devenus la norme à appliquer ou plutôt ce que certains cherchent à rendre « leur norme ».

D'une façon métaphorique, les Dieux, les « brillants », les « Rayonnants » se fâchèrent. Ils se concertèrent pour agir enfin par une stratégie très saine mais si redoutable qu'il y eut de grands bouleversements destructeurs et inconnus jusque-là entre eux et Mammon. Le monde retenait son souffle pendant que « Spiritus : le souffle divin » sortait à peine d'une convalescence de ses crises d'asthme chronique. Ce n'est pas de la mythologie.

La suite se vérifiera peut-être au prochain épisode de cette salsa du démon …

Cela dit, ceux qui comprennent la différence entre les désirs et les besoins regardent déjà le spectacle du monde sous un autre angle, avec plus de détachement, sans TV, sans radios, sans journaux, « avec » internet mais prudemment sous le regard du doute sceptique, méthodique et éclairé.

Si le mental se calme et le cœur s'apaise, disposant d'une vue synoptique de la manipulation des masses dont l'ingénierie sociale est un aspect à comprendre, il est possible d'observer alors cette comédie de la vie et cette chose si étrange, la plus stupide qui soit, « le moi qui ignore les choses telles qu'elles sont ».

Les plus éveillés sortent de ce monde sur l'axe vertical d'articulation métaphysique, les plaisanteries les plus courtes étant toujours recommandées.

Second tétralemme :

Le vertueux qui a compris – Excellence.

Le vicieux qui a compris – Il vient après.

Le vertueux qui n'a pas compris – Hélas !

Le vicieux qui n'a pas compris – Horreur !

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ABANDON

Par le Thera Soma


Le Thera Soma était un anglais devenu moine bouddhiste. Il a, en particulier, retrouvé dans un monastère chinois, un exemplaire du Vimutti Magga ayant servi à Buddhaghosa (5ième siècle) pour écrire le Visuddhi Magga, le Chemin de la pureté. Ce poème traduit de l'Anglais, fut édité par le journal de la Mahâ-Bodhi dans les années 1960.

Hors de la matrice de la nuit obscure

Sonne un mot puissamment sauveur

Qui met en fuite l'affreuse cohue

Se tenant entre l'oeil et la lumière


Où demeure, ami, le juste milieu ? Dans l'abandon.

Où le cœur à jamais clair ? Dans l'abandon.

Où la vie dans son meilleur aspect ? Dans l'abandon.

Où l'attention, paix et sérénité ? Dans l'abandon.


Quand voit-on toujours clairement les choses ? En abandonnant.

Quand est-on cher à tous les êtres ? En abandonnant.

Quand balaie-t-on toute peur ? En abandonnant.

Quand adhère-t-on à la vérité ? En abandonnant.


Comment donne-t-on sa pleine mesure ? Par l'abandon.

Comment finit la peine de pauvreté ? Par l'abandon.

Comment vient-t-on à connaître le plus rare trésor ? Par l'abandon.

Comment connaître le plaisir le plus pur ? Par l'abandon.


Pourquoi une main tient serré le soi ? Pour l'abandon.

Pourquoi le cœur dans l'étude baigne-t-il ? Pour l'abandon.

Pourquoi se tourner vers la profonde sagesse ? Pour l'abandon.

Pourquoi ne plus semer ni récolter ? Pour l'abandon.