samedi 13 janvier 2024

"Ce qui me fait le plus peur, c’est qu’ils n’aient que pour seule obsession le pouvoir"



"On va s'occuper de tes affaires" 
L'avocat Juan Branco menacé par Fanny Attal, sœur du Premier ministre.


« Tu me connais pas ?.. Je m'appelle Fanny Attal. Ca te dit quelque chose Fanny Attal ?.. T'es dans la merde.. Tu crois que tu vas tenir longtemps ? Tu ne sais pas ce qui t’attends »




Lorsque je travaillais avec Wikileaks, écrit Juan Branco sur X, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, nous avait publiquement désignés comme un ennemi équivalent à Al Qaeda. Pendant cinq ans, petit voilier entouré de paquebots, nous nous sommes battus contre l'appareil d'Etat de la plus grande puissance contemporaine, voyant les opérations d'entrave et de déstabilisation se multiplier, étant suivis et filmés jusqu'aux espaces intimes par un appareil de pouvoir débridé.

Les preuves de ces opérations ont été révélées des années après, par un lanceur d'alerte qui confirmait ce qui nous était arrivé. Nous n'étions pas plus d'une douzaine de personnes. Nous avons survécu, et en un sens, gagné.

Notre seul tort ? Avoir dit la vérité. Avoir dévoilé, en sa plus pleine intimité, la réalité d'un pouvoir avarié.

Cette expérience a été fondamentale, et m'a fait découvrir ce qu'était la lutte, la vraie, celle où les corps sont engagés. Celle où l'on vous envoie des femmes dans votre lit pour vous piéger. Où des personnes surgissent du néant pour vous menacer. Où vous découvrez ce que cela veut dire de vivre sans espace à soi, sans personne pour vous protéger.

Cela m'a amené à comprendre, comment, en des espaces "démocratiques", les destins se faisaient. Comment, de campagnes de diffamation en intrusions et coups de pression, en passant par interrogatoires et des séjours en prison, on se défaisait de ceux qui gênaient.

J'ai vu des vies dévastées, simplement parce qu'elles s'étaient levées pour dire la vérité, face à des pouvoirs avariés.

Et cela, très souvent, passait par des proxies qui, l'air de rien, et sans rapport au pouvoir aucun, se voyaient orientés, dirigés, pour faire le travail que d'autres espéraient.

Avec Crépuscule, puis auprès des gilets jaunes, j'ai repris ce chemin, habitué. Je me suis alors trouvé au centre de la tempête, en un pays où plus rien ne me protégeait. Opérations de déstabilisation, dévastations réputationnelles, humiliations, cambriolages, procédures judiciaires et instructions… j’ai, nous avons, tout vécu. Nous avons tenu bon.

Ce dont nous avions prévenu, l’état final d’une décadence annoncée, est arrivé. Et ce qui était attendu est arrivé. Depuis trois jours, la confirmation de ce que la France n’est plus qu’une Rome décadente est intervenue, et nous sommes aux premières loges pour y assister.

Aux premières loges, car nous savons parfaitement que les chiens de l’empereur seront dirigés.

Tous l’ont compris, y compris ceux qui font semblant de nier. Tous l’ont compris, y compris vous qui par dizaines m’ont supplié de m’effacer. Tous l’ont compris, y compris les tocards - pardonnez l’expression - qui s’engouffrent dans la brèche pour humilier et attaquer.

Tous l’ont compris, à commencer par la mafia qui s’est décidée à nous gouverner, qui sait qu’il ne lui reste plus que trois ans pour gouverner, et qui, pris en une décadence abyssale, entourée de proxénètes, drogués et trafiquants avariés, a décidé de se défaire de toute limite et de tous ceux qui jusqu'ici les inhibaient.

Elisabeth Borne sortie contre sa volonté parce que « trop saine » pour ceux qui nous dirigeaient, Gabriel Attal aux dents de lait propulsé, nomme son ancien amant aux affaires étrangères qui admet avoir pour seule expérience "avoir voyagé", tout en sortant le suivant, renvoyé auprès de ses enfants, pour masquer l’endogamie et l'indécent. Il ne reste que trois ans, soit pile poil le temps de construire des réseaux de solidarité, s'assurer des fidélités, nommer, recaser pour se potéger. Vous vous souvenez de Buzyn en 2020, se plaignant de ne pas avoir été achetée, menaçant de dire la vérité, avant de rétropédaler, une fois nommée à l’OMS et décorée ? Et de voir ainsi, sa mise en examen, rétrogradée au statut de Témoin assisté ?

Ce qui me fait le plus peur, c’est qu’ils n’aient que pour seule obsession le pouvoir et la reproduction du pouvoir, et que parmi leurs premières instructions, à peine celui-ci acquis, se soient glissées celles de cibler, viser, détruire, comme nous l’avons prouvé.

Comment justifier que le cabinet d'un premier ministre à peine nommé soit impliqué, dès le premier jour de sa désignation, dans une tentative d'intimidation contre un citoyen et avocat coupable d’avoir révélé ce qui était au sujet du chef de gouvernement à peine nommé, à savoir qu’au-delà de ne pas avoir d’expérience professionnelle, de n’avoir construit son parcours que sur le népotisme et la consanguinité, son seul diplôme avait été arrangé ?

Depuis, les coups de pression se multiplient. D'illustres néants surgissent pour nous menacer. On voit le récit se dessiner: il était menacé par des gangsters, on ne sait pas qui...

Ceux qui pensent qu'on exagère n'ont pas idée de par qui ils sont gouvernés. L'enregistrement de la sœur du Premier ministre m'insultant et me menaçant, en pleine rue, en faisant référence à des affaires judiciaires dans lesquelles le premier ministre est impliqué jusqu'au cou, et qui constituent une aberrante instrumentalisation du judiciaire à des fins privées, n'est que la trace la plus superficielle d'un quotidien où il nous faut encaisser violences, pressions, intimidations et coups montés. Combien savent, qu’en pleine place de l’Opéra, j’ai été, en plein jour, tabassé, et que toutes les images de vidéosurveillance de la place la plus surveillée de France aient été « effacées » ? Combien de journalistes se sont intéressés à la succession de coup montés qui ont pourtant fait l’objet de procédures judiciaires, dûment archivées ? Combien font autre chose que de relayer la propagande de leurs maîtres, en un pays où la quasi-totalité des médias est achetée et entre les mains des proches de l’Elysée ? Vous n’y croyez pas ? je vous donne un autre exemple, parmi tout ce qui, au quotidien, ne cesse de remonter. Coline Fay, citoyenne française de 26 ans détenue à Dakar pour avoir manifesté pacifiquement, devait être libérée le 9 janvier après deux mois de détention ordonnée politiquement, et expulsée. Son enfermement a été prolongé, sur instruction du nouveau gouvernement.

L'axe Paris-Dakar, responsable de soixante morts et de milliers de blessés a été touché, se pense renforcé au point de désormais ouvertement menacer.

On tient à les prévenir, eux qui se savent si intimement exposés, en leur laideur et leur médiocrité, et craignent par dessus tout une chose: l’exposition de la vérité. Ils ont beau avoir avec eux la presse, les puissances de l'argent, la police et désormais la justice, aux ordres trop souvent et trop souvent par lâcheté et médiocrité, soumise et dépassée.

S'ils veulent nous arrêter, ils devront nous tuer. Nous ne céderons pas, nous ne lâcherons pas.

Sommes-nous seuls ? Il vous appartiendra d’en décider. Mais notre combat ne repose pas pour cela. Il repose sur la vérité et la souveraineté. Lorsque nous étions une douzaine, auprès de Wikileaks, entourés d’appareils de renseignement qui voulaient nous dévaster, nous l’étions seuls. Et cela ne nous a pas empêchés d’avancer. Jusqu’à permettre, à bien des êtres, d’approcher de plus près la vérité, et de par conséquent s’émanciper. Bien des êtres, y compris les gilets jaunes, qui découvrirent, le 24 décembre 2018, par un leak que j’avais déterré, que la taxe carburant que le gouvernement nous avait vendue comme devant financer la transition écologique, n’allait être adoptée que pour financer le CICE, c’est-à-dire les exemptions d’impôts pour les plus favorisés.

L’homme qui lutte est mort. L’homme qui sert n’est jamais né. 

A votre courage, et à notre dignité.