L’ Occident collectif restera à jamais déshonoré et exposé en raison de son soutien aveugle au massacre génocidaire des civils palestiniens par Israël à Gaza depuis le 7 octobre.
Ce qui passe pour de la gouvernance à Washington, Berlin, Paris, Londres et al. nous a tous obligés à témoigner d'infanticides, de crimes graves et de crimes de guerre sans fin ces derniers mois. Ces crimes ont été commis non pas au nom de la légitime défense mais plutôt au nom de l’ethno-nationalisme, du colonialisme de peuplement et de la suprématie juive / blanche.
La capacité d’Israël à agir en toute impunité est une caractéristique de l’innocence dont il prétend jouir en tant que foyer national d’un peuple juif que Hitler avait désigné pour l’extermination dans un judéocide européen considéré comme un crime de tous les temps.
L’aspect tragique de cet horrible épisode de « l’histoire européenne » réside dans la manière cynique avec laquelle un mouvement sioniste, enraciné dans le nettoyage ethnique d’un peuple considéré comme appartenant à un échelon inférieur d’une échelle culturelle néfaste, l’a manipulé afin d’atteindre ses objectifs.
Le mantra « plus jamais ça ! » a, depuis lors, été déployé comme une épée contre un peuple et une région totalement innocents de la tentative visant à rayer la communauté juive européenne de la carte, plutôt que comme un bouclier pour garantir que le crime de génocide ne se reproduise jamais contre qui que ce soit, où que ce soit, et à tout moment dans les affaires humaines.
Ce qui nous amène à l'intervention assez étonnante du gouvernement actuel de la République d'Afrique du Sud en engageant une procédure judiciaire contre l'État d'Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye, aux Pays-Bas, sous les auspices de la Convention sur le génocide en droit international par les Nations Unies naissantes en 1948.
Comme on pouvait s’y attendre, Israël s’est élevé contre ce qu’il considère comme la témérité de tout gouvernement qui ose l’accuser de génocide. L’accusation de diffamation de sang a été portée contre Pretoria, c’est-à-dire de racisme anti-juif, accompagnée d’une litanie d’insultes sans fondement.
Ici encore, nous sommes invités à adhérer à une interprétation de l’Holocauste selon laquelle la violence déclenchée par l’État d’Israël l’est au nom des morts d’Auschwitz et est donc auréolée de l’impunité.
L'injonction biblique audacieuse et effrayante du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, incluse dans un discours qu'il a prononcé devant son peuple au début de l'opération militaire israélienne à Gaza et contre Gaza en octobre, a heurté ce mythe.
En être témoin:
« Souviens-toi de ce qu'Amalek t'a fait (Deutéronome 25 :17). »
Cette injonction particulière de l’Ancien Testament sanctionne l’extermination de l’ancienne tribu Amalek par Dieu au nom de son peuple élu, les Juifs, après leur sortie de la servitude en Égypte.
Le fait que Netanyahu, chef d'un État du XXIe siècle, ait jugé bon de l'inclure dans ledit discours au début de l'invasion terrestre israélienne ne constitue, n'est-ce pas, un cas de facto d'intention génocidaire ?
Procédure historique à La Haye
Ceci constitue, entre autres, l'épine dorsale de ce qui sera une procédure historique devant la CIJ à La Haye, prévue les 11 et 12 janvier.
L’Afrique du Sud noire soutient depuis longtemps la lutte palestinienne. Célèbre, son fils le plus illustre, Nelson Mandela, a déclaré un jour ce qui suit lors d'un discours prononcé en 1997 à l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien :
« Mais nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. »
Sur la base du simple refrain selon lequel « il faut un homme pour en connaître un », l’Afrique du Sud post-apartheid n’a jamais douté du fait qu’Israël est un État d’apartheid. En cela, elle a désormais été rejointe par Human Rights Watch, Amnesty International et toutes les personnes de conscience et de conscience à travers le monde.
Le fait que l’Afrique du Sud post-apartheid, avec cette affaire judiciaire, accuse désormais Israël d’être un État génocidaire, innove. Encore une fois, sur le plan moral et historique, cela remet en question la prétention d'innocence de l'État d'Israël qui lui a permis pendant trop longtemps d'agir en toute impunité contre les Palestiniens qui souffrent depuis longtemps.
À cet égard, il convient de souligner que le Hamas est un symptôme plutôt qu’une cause. C’est le produit de l’oppression structurelle, de l’apartheid, du nettoyage ethnique et des innombrables attentats endurés et subis par les Palestiniens depuis 1948. Ce n’est pas la cause.
En dernière analyse, soit le droit international s’applique partout, soit il ne s’applique nulle part. En présentant cette affaire contre l’État d’Israël, la République d’Afrique du Sud se tient debout. Où qu'elle aille, d'autres suivront, espérons-le, maintenant. [ La Turquie et la Malaisie ont exprimé leur soutien à l'affaire de génocide de l'Afrique du Sud contre Israël.]
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Les pays qui soutiennent l'action de l'Afrique du Sud contre le génocide que pratique Israël à Gaza :
Malaisie,
Turquie,
Bolivie,
Colombie,
Nicaragua,
Maldives,
Venezuela,
Namibie,
Iran,
Pakistan,
Bangladesh,
Brésil
et les 22 pays de la Ligue arabe.