vendredi 22 novembre 2024

Ahriman, "le démon des machines"



GPTV :

Depuis des siècles, les textes bibliques comme l’Apocalypse de Jean ou les écrits des apôtres dépeignent une figure fascinante et troublante : l’Antéchrist. Ce personnage, à l’apparence séduisante et doté d’une grande influence, incarne la promesse d’une paix universelle qui dissimulerait un projet de domination absolue. Vladimir Soloviev, dans "Les Trois Entretiens", en offre une vision saisissante : celle d’un jeune homme charismatique, capable de manipuler les foules pour asseoir une autorité insidieuse et implacable. Ce thème ancien reste d’actualité, résonnant face aux défis contemporains liés aux pouvoirs invisibles et aux manipulations de masse.

Au XXe siècle, Rudolf Steiner enrichit ces réflexions en introduisant la figure d’Ahriman, "le démon des machines". Cette entité, selon lui, symbolise les dérives du matérialisme et de la technocratie, menaçant de réduire l’homme à un rouage anonyme dans une société hyper-équipée. À travers les progrès technologiques, Steiner voyait poindre le risque d’une existence dépourvue de spiritualité et d’humanité. Ahriman ne serait pas une personne, mais une force agissant par le biais de structures et d’idéologies, façonnant un monde où l’efficacité prendrait le pas sur les valeurs humaines, reléguant la créativité et l’épanouissement au second plan.

Ces concepts trouvent un écho troublant dans les évolutions actuelles, où la technologie envahit tous les aspects de la vie. L’intelligence artificielle, omniprésente, transforme non seulement le travail mais aussi les relations sociales, tandis que la gestion des données personnelles soulève des questions sur les libertés individuelles. Les récits évoquant un "monde d’après" plus centralisé ravivent les inquiétudes sur un contrôle renforcé au détriment de l’autonomie. Les figures comme l’Antéchrist ou Ahriman, bien qu’invisibles, peuvent s’incarner à travers des systèmes ou des choix collectifs, exigeant une vigilance accrue pour préserver ce qui définit notre humanité.