lundi 16 décembre 2024

La Crise du monde moderne



René Guénon, ‘Abd al-Wâhid Yahyâ, est né le 15 novembre 1886 à Blois en France et Mort le 7 janvier 1951 au Caire en Egypte.




« Tradition » a pour racine indo-européenne DÔ, transmettre la possession de … Cette racine a donné en latin : tradition, action de transmettre, tradere : transmettre, livrer. Le mot Tradition a deux sens : 1 – L’UN, caractérisant les transmissions des éléments AVEC articulation métaphysique des Voies authentiques Libératrices. 2 – L’autre, « profane », caractérisant la transmission d’éléments SANS articulation métaphysique. C’est à l’honneur de René Guénon d’avoir rétabli le premier sens, effacé par le modernisme, le sens profane ayant prévalu dans l’oubli du troisième composant de l’homme : l’articulation métaphysique, Prajñâ, Intuition métaphysique ou Connaissance transcendante.

Nirodha

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Les propos qui suivent viennent d’un exposé oral par un auteur lettré « Le Précepteur » qui connaît l’essentiel des écrits de René Guénon. D’une façon claire et pédagogique il nous informe de notions fondamentales retrouvées dans les principaux ouvrages de René Guénon, « notions » qui éclairent les événements politiques internationaux actuels, qui permettent d’en comprendre certaines causes profondes et qui démontrent la décadence de l’Occident :

« René Guénon est un auteur dont en entend beaucoup parler depuis les années 2000 alors même qu’il est mort en 1951. Et quand je dis qu’on en entend beaucoup parler, je parle du grand public, non pas des milieux universitaires. René Guénon est très peu étudié en cours de philosophie malgré l’influence qu’il exercera sur le monde intellectuel au 20ième siècle. Et l’une des raisons pour lesquelles on parle beaucoup de René Guénon c’est parce que c’est un intellectuel qui a prédit la fin du monde. Alors, dit ainsi, cela peut paraître un peu loufoque, même un peu grotesque ! Qu’est-ce que c’est que ces intellectuels qui parlent de fin du monde ? Cela ne fait pas très sérieux et pourtant vous allez voir que nous n’avons pas affaire à un illuminé qui prétendrait avoir reçu un message des anges, mais à quelqu’un qui s’est attaché tout au long de sa vie à étudier les doctrines spirituelles, surtout orientales, et qui considère qu’il y a dans ces doctrines des enseignements que nous, occidentaux modernes, avons perdu. Le combat de René Guénon fut un combat de la réhabilitation et de la réactivation des sagesses ancestrales de l’humanité, et nous allons voir à quoi a conduit selon lui la perte de ces sagesses ancestrales, à quoi a conduit l’éloignement de l’Occident vis-à-vis de la spiritualité, un éloignement qui serait la source et le symptôme de l’effondrement prochain de notre civilisation.

R. G. a vécu de la fin du 19ième siècle jusqu’au milieu du 20ième siècle, et déjà à son époque on observe que le monde est en crise ou plus exactement que le monde occidental est en crise : crise économique avec cette crise majeure qu’est ce crash boursier de 1929, la plus grande dépression économique qu’est connue le 20ième siècle, crise politique et militaire. René Guénon a vécu de près la 1ière guerre mondiale, l’une des plus sanglantes et traumatisantes que nous n’ayons jamais connue, crise écologique. Cela peut nous sembler surprenant mais dès 1927, Guénon parle du désastre écologique dont se rend coupable l’Occident à travers la pollution liée à l’hyper–industrialisation, crise de l’éducation, de la famille, des valeurs. Bref on croirait entendre parler de notre époque. Il ne manque plus que la crise sanitaire pour compléter le tableau.

Donc, ce qui caractérise la modernité, dit René Guénon, c’est la multiplication et l’intensification des crises qui, selon lui, participent toutes d’une seule et même crise globale qui est la crise de la modernité.

Alors, il faut tout de suite préciser que l’on parle de deux choses qu’il faut avoir à l’esprit pour comprendre ce que René Guénon veut nous dire :

1 – On parle d’un moment critique. Crise et critique, c’est la même racine ; on parle d’un dérèglement, d’une catastrophe, d’un bouleversement, voire d’un effondrement. Mais on parle aussi

2 – d’une refondation, d’une réforme. Autrement dit, une crise n’est pas que du négatif. C’est du négatif qui débouche vers du positif. On pourrait dire que c’est bien gentil, mais rien n’est jamais purement négatif. Oui, si tout s’effondre, ensuite cela ne pourra que repartir. Quand tout va mal, cela ne peut qu’aller mieux ! C’est cela l’idée. Mais ce que cela veut dire « au-delà » des mots, c’est que la crise est une phase transitionnelle. Une « crise » indique le passage d’un état à un autre.

Dans le langage courant on parle de « crise d’adolescence », le moment où l’enfant entame sa mû (pas sa mue), c’est-à-dire sa « mutation », sa transformation. On parle de « crise » de la quarantaine, ce moment où on a l’impression que notre vie stagne et qui nous pousse à tout envoyer valser, à revivre une dernière fois le frisson de la jeunesse pour entrer plus sereinement dans l’âge de la maturité. Donc, les « crises » sont non seulement utiles mais nécessaires au sens d’inévitables, au sens de non contournables. Donc, la « crise du monde moderne » c’est la crise que l’Occident traverse actuellement qui se manifeste par toute une série de crises dans tous les domaines de l’existence que nous ne pourrons pas empêcher, parce que cette « crise » a un caractère de nécessité. La « crise », on ne l’évitera pas, on n’y échappera pas ; on ne pourra que la surmonter et pour la surmonter il faudra l’affronter.

Donc, chez René Guénon ce n’est pas vraiment l’optimisme mais en même temps la « crise » est une condition pour des lendemains meilleurs. Et c’est où il faut aborder la « métaphysique » dont René Guénon se réclame. Il dit qu’il n’a pas créer la métaphysique mais il en a hérité pendant que les occidentaux modernes l’ont oublié.

Cette métaphysique est celle des cycles cosmiques. Qu’est-ce que cela veut dire ?

A notre époque on étudie les cycles cosmiques d’un point de vue scientifique, essentiellement d’un point de vue astronomique. Nous savons qu’il existe des cycles astronomiques réguliers : la révolution des planètes autour de leur astre, la rotation des galaxies, la précession des équinoxes. L’univers obéit à des cycles et ces cycles s’inscrivent dans une temporalité et définissent notre temporalité. « 1 » an n’est pas défini arbitrairement. « 1 » an c’est le temps que met la terre à faire le tour complet autour du soleil, d’où le lien étymologique entre « année » et « anneau », l’idée de cercle. Donc, l’univers obéit à des cycles. Ce que nous dit René Guénon et ce que nous disent les doctrines métaphysiques de la Tradition, c’est que l’humanité aussi obéit à des cycles, que la mentalité et la manière d’être des êtres humains obéissent également à ces cycles et donc que les événements qui se produisent sur terre se doivent d’avoir être compris comme des indicateurs de notre position dans le cycle et qu’actuellement nous sommes à la fin d’un cycle.

La fin du monde dont parle René Guénon c’est la fin d’un cycle cosmique dont nous sommes partie prenante et auquel succédera un nouveau cycle et ainsi de suite indéfiniment.

Pour René Guénon, contrairement à ce que pensent les modernes, nous sommes finalement peu de choses. Pour René Guénon, l’homme se caractérise par son égocentrisme, par sa haute conception de lui-même ; le « péché » de l’homme moderne selon René Guénon est d’avoir oublié que son existence s’inscrivait dans un cycle et dans un devenir infiniment supérieur à lui, le devenir universel qui s’impose à nous. L’erreur des modernes c’est d’avoir cru qu’ils étaient capables de dompter l’univers ; pour René Guénon c’est peine perdue !

Descartes illustre parfaitement le projet des modernes : « se rendre comme maître et possesseur de la nature », faire de la nature (en grec : PHUSIS), le monde physique, notre propriété. C’est très prétentieux ! L’humanisme est cette période de l’histoire occidentale moderne pendant laquelle les européens ont cherché à conquérir la nature pour la mettre au service de l’homme. L’humanisme s’inscrit dans une période que l’on appelle la « renaissance », le fait de naître à nouveau. Qui peut naître à nouveau si ce n’est Dieu lui-même, la figure du Christ ressuscité ? …

Donc, il y a dans l’humanisme de la « renaissance », dans ce projet de conquête de la nature, une aspiration à la « divinisation de l’homme » à remplacer l’Absolu divin par un absolu humain. Et cela pour René Guénon est un signe de la fin des temps parce que c’est un signe que nous avons oublié que les principes supérieurs nous régissent.

Pour en revenir à nos cycles cosmiques, René Guénon explique que l’humanité a connu 4 grandes périodes, 4 âges que l’on appelle dans la spiritualité Hindou des YUGAS. Il se trouve que ces 4 âges se retrouvent chez les Perses, les Grecs et les Romains.

- L’âge d’or, le satya-yuga,
- L’âge d’argent, le treta-yuga,
- L’âge de bronze, le dvarapa-yuga,
- L’âge de fer, le kali-yuga qui est l’âge sombre, celui des ténèbres.

Et comme vous l’avez compris nous nous trouvons actuellement dans l’ère du kali-yuga et même dans la phase terminale du kali-yuga, l’âge du désordre et du rejet des principes supérieurs. Pour ceux qui aiment les mathématiques, notez que la durée de chaque yuga décroit en suivant une progression arithmétique. Si on divise un MAHÂ-YUGA en 10 portions égales le Mahâ-yuga étant la totalité des yugas, l’âge d’or dure 4 portions, l’âge d’argent 3 portions, l’âge de bronze 2 portions, l’âge de fer 1 portion. 4, 3, 2, 1, rappelle le compte à rebours mais aussi le « tetractys » de pythagore, le nombre triangulaire, un symbole mystique bien connu des initiés. A la fin du kali-yuga, l’humanité connaîtra « l’apocalypse » qui signifie en grec « révélation ». Après, un nouveau Mahâ-Yuga s’enchainera et s’ouvrira sur un nouvel âge d’or pour redescendre lentement jusqu’au kali-yuga suivant.

Voyons ce que dit René Guénon au début de « la crise du monde moderne », son livre phare publié en 1927 :

Il nous dit que nous sommes arrivés à la fin du dogme du progrès. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cela veut dire que nous avons une vision ascensionnelle de l’histoire, on voit l’histoire humaine comme une marche vers l’amélioration de nos conditions d’existence, des savoirs, des relations humaines. Il est vrai que si on nous proposait de vivre au moyen-âge ou dans l’antiquité, sans électricité, sans téléphone, sans internet, nous serions très nombreux à refuser et cela indépendamment de nos conditions d’existence actuelle parce que « pour nous le passé est forcément dépassé », moins enviable que le présent ou le futur. C’est « cela » la traduction concrète de notre conception du progrès, l’idée qu’aujourd’hui est meilleur qu’hier !

René Guénon nous dit que c’est « seulement » sur le plan matériel qu’il y a un progrès. Oui, Louis XIV ne roulait pas en BMW, Jules César ne connaissait par Youtube … Mais ces avantages de la modernité n’en sont que pour ceux qui les possèdent déjà. Les gens du moyenâge ne souffraient pas de ne pas avoir internet. Les gens de l’antiquité ne souffraient pas de ne pas avoir l’électricité. Ces besoins sont apparus en même temps que sont apparus les moyens de les satisfaire. Donc, il n’y avait pas de manque, de frustrations de ne pas vivre dans la modernité. De même aujourd’hui, nous ne souffrons pas du manque d’objets qui n’ont pas été inventés.

Voilà pourquoi René Guénon refuse d’appeler « progrès » ce qui n’est en réalité qu’une création de besoins artificiels qui nous donne « l’illusion » du bonheur mais qui ne fait en réalité que creuser davantage le puit de nos désirs.

Même chose pour les relations humaines qui se sont certes pacifiées, mais se sont-elles améliorées ?! Sommes-nous réellement plus solidaires, plus disponibles, plus conviviaux ? Rien n’est moins sûr.

Il se pourrait que ce que nous appelons progrès n’est que celui de « l’individualisme », le progrès de la solitude, de la misère affective, de l’indifférence et que les progrès de la technologie matérielle aient eu pour effet de précipiter cet individualisme, de le renforcer … avec des écouteurs dans les oreilles, un écran devant les yeux, et voilà ce monde !

[Entendons ici que l’auteur parle de la solitude profane chez l’homme extérieur non éveillé. Il ne parle pas bien sûr de la solitude recherchée par l’ascète contemplatif, l’homme intérieur (selon maître Eckhart), qui étudie et pratique sa voie de Libération le plus souvent dans le silence mais sans jamais oublier ses frères et sœurs]

Bien sûr qu’il y a des avantages à la modernité, le nier serait malhonnête. Mais la question est de savoir :

Qu’est-ce que l’humanité y a gagné en bonheur ?
Est-ce que les progrès matériels peuvent raisonnablement constituer une finalité en soi ?
N’avons-nous pas été victime d’un mensonge du progrès ?

Ces questions posées, René Guénon pense que ce mensonge commence à se remarquer, à devenir visible. Rappelons que « apocalypse » signifie « révélation » comme se révèle un mensonge.

La crise du monde moderne, c’est à la fois le point culminant de ce mensonge du progrès en même temps que la prise de conscience de ce mensonge, parce qu’il faut que les choses atteignent leur point culminant pour pouvoir être constater par tous.

Donc, la crise du monde moderne a bien une issue positive qui est la prise de conscience du caractère mensonger du concept de progrès, prise de conscience qui débouchera à l’issue du kali-yuga sur une refondation et une rénovation.

Pour en finir sur la notion de progrès on pourrait dire que les modernes ont appelé progrès ce qui en fait devrait être appelé « développement » car développer c’est étendre, faire croitre. Comment appelle-t-on l’indicateur de prospérité économique des modernes ? : « la croissance » ! La modernité est cette époque à laquelle on identifie l’amélioration à l’augmentation. C’est cette époque à laquelle on identifie la qualité à la quantité. Pour René Guénon notre époque est « le règne de la quantité ». On pourrait avoir une vision un peu réductrice de ce que nous dit René Guénon. On pourrait dire qu’il inaugure ce que l’on appellera plus tard la critique de la société de consommation. Ce n’est pas faux mais il va beaucoup plus loin. Le règne de la quantité n’est pas simplement le désir de cumuler des biens matériels.

Pour le comprendre nous allons maintenant expliquer ce qui se produit selon la Tradition au cours d’un cycle cosmique.

Quand on parle de Tradition on ne parle pas de coutumes ni de conservatisme. René Guénon parle de Tradition primordiale avec un « T » majuscule. Il dit qu’il existerait une spiritualité commune à tous les anciens peuples et que cette Tradition se traduirait dans des formes culturelles particulières. Pour René Guénon la Tradition primordiale inclut aussi bien l’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, le christianisme comme l’islam mais dans leur version « ésotérique ». René Guénon considère qu’il y a une unité profonde dans toutes les doctrines métaphysiques traditionnelles et que leurs différences ne sont que des différences de formes liées au fait que chaque peuple est spécifique et qu’il faut donc un langage spécifique à chacun.

Qu’est-ce qui se produit au cours d’un cycle cosmique ?

Il se produit un éloignement progressif du principe spirituel. Est-ce que cela nous éclaire ? Oui, parce que cela veut dire que l’histoire de l’humanité c’est l’histoire de la matérialisation du monde, de la descente de l’humanité dans la matière et ses ténèbres.

Pour René Guénon un cycle cosmique se caractérise par la chute du pôle « essentiel » vers le pôle « substantiel », autrement dit du pôle « spirituel » vers le pôle « matériel ». Nous allons essayer de représenter cela par une image.

Imaginez une boule de lumière. Cette boule de lumière est l’origine spirituelle du monde. Imaginez qu’une parcelle de lumière soit éjectée de cette boule et qu’elle tombe dans les profondeurs ? Plus la parcelle de lumière tombe, plus elle s’obscurcie ; et sous l’effet de la gravité la parcelle de lumière accélère dans sa chute. Et plus elle accélère plus elle se refroidit et en se refroidissant elle se solidifie, elle devient matière. Cette image illustre notre éloignement progressif du principe spirituel qui est la boule de lumière d’origine divine. C’est l’âge d’or, l’unité des hommes avec Dieu [à noter que la racine sanskrite DYU signifie « ce qui brille »] et avec la nature, avec la faune et la flore.

L’éjection de la parcelle de lumière c’est la séparation initiale, l’entrée dans la « dualité », c’est l’expulsion d’Adam et Eve, la domestication des animaux et l’invention de l’agriculture, c’est l’âge d’argent.

La chute de la parcelle de lumière c’est la matérialisation, la création d’outils, la métallurgie qui allait permettre de conquérir la nature et de faire la guerre, c’est l’âge de bronze.

Arrive l’extinction de cette parcelle de lumière, la dissolution, c’est l’âge de fer, le kaliyuga qui met un terme au cycle.

Plus l’humanité avance dans le temps, plus elle s’éloigne du principe spirituel, plus elle le nie pour faire de la matière son unique préoccupation et son unique mode d’être. Remarquez que nous sommes passés au fil des âges d’une conception métaphysique du monde à une conception physique et matérielle du monde. Il ne s’agit pas de dire que c’est bien ou mal. Il s’agit d’observer l’évolution de la mentalité humaine.

Les cosmologies antiques étaient des cosmogonies, c’est-à-dire que l’on racontait la naissance de l’univers à partir d’un principe créateur lui-même non matériel, la cause du monde matériel n’était pas matérielle mais uniquement supra–matérielle, parce que dans le cas contraire cette cause matérielle aurait elle-même une cause qui la précède. Rien de secret dans le monde matériel. Tout n’est qu’agencement et réagencement. De la mythologie babylonienne à la genèse biblique, il y avait toujours un principe supra–matériel à l’origine de l’univers, un principe supra–matériel dont l’univers matériel n’était qu’une émanation dégradée. Hors, aujourd’hui, lorsque l’on parle de l’origine de l’univers, on ne parle pas d’un principe supra– matériel, on parle de Big-Bang, on parle de ce qu’il y avait avant le Big-Bang, du vide quantique, un vide pas totalement vide. On n’est donc en recherche d’un principe matériel à l’origine matérielle. Et d’ailleurs, quand des physiciens parlent d’univers, ils parlent de la matière qui constitue l’univers, des planètes, des galaxies, de ce que l’on appelle l’univers observable.

Donc, il y a bien une épistémologie matérialiste dans la science moderne.

En physique comme en médecine, aujourd’hui, on s’occupe de « corps », donc de matière. Quand les modernes pensent le monde, ils le pensent toujours sous l’angle de la matière. Et cela, René Guénon le met évidemment en lien avec ce qu’il appelle « le règne de la quantité ». Pourquoi ? Parce que la quantité c’est ce qui est mesurable. Un corps se mesure, sa longueur, sa largeur, sa masse. Voilà pourquoi les mathématiques ont un rôle central dans l’étude du monde physique. D’ailleurs, René Guénon fait remarquer qu’il y a une parenté étymologique entre le mot latin « matematicus » qui signifie « mesurer » et « materia » qui signifie « matière ».

[Note supplémentaire : le mot latin « matematicus » vient du grec « mathêma » par « manthanô = apprendre. En sanskrit « medhâvi, sumedho = le savant, l’intelligent » en passant par le grec qui a donné « mathématique »].

La matière c’est le mesurable, le quantifiable, mais la contrepartie c’est que tout ce qui n’est pas quantifiable échappe à la science moderne ! Un sentiment n’est pas quantifiable. Une idée n’est pas quantifiable. Une invention n’est pas quantifiable.

Le matérialisme moderne a besoin que tout soit quantifiable, quitte à rejeter ce qui ne l’est pas. Dans les composantes de la mentalité moderne il y a donc le matérialisme. Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi, et c’est lié, le « rationalisme » qui est le fait de considérer que seule la raison permet d’accéder à des connaissances fiables.

Le rationalisme est la prééminence de l’intellect. Alors on trouve déjà des traces de rationalisme dans l’antiquité avec Platon, le défenseur du logos, de la pensée rationnelle et logique, mais Platon considérait malgré tout que « l’Intuition » était un mode de Connaissance supérieur à la raison. L’Intuition c’est la saisie immédiate. C’est le stade supérieur de la raison.

Spinoza aussi croyait dans la puissance de l’Intuition et chez Spinoza aussi l’Intuition n’était pas la négation de la raison mais le dépassement de la raison.

C’est au 18ième siècle avec Emmanuel Kant que l’Intuition allait être battue en brèche parce que pour Kant, l’Intuition ne peut porter que sur des objets sensibles, pas sur des objets intellectuels. En clair, Kant pensait qu’il n’y avait pas de mode de connaissance supérieur à la raison et que la raison était fondamentalement limitée, l’entendement humain est limité. Il y a des concepts qui dépassent l’entendement comme le concept de Dieu. Pour Kant il est impossible de démontrer rationnellement l’existence de Dieu parce que Dieu se situe au-delà des frontières de la raison.

Et donc, c’est avec Kant que l’on rentre dans l’ère du rationalisme moderne, c’est-à-dire dans l’ère de la limitation de la connaissance.

Et d’ailleurs, vous remarquerez qu’aujourd’hui quand on dit que l’on sait quelque chose par Intuition, on vous regarde bizarrement parce que d’un point de vue moderne savoir par Intuition cela veut dire savoir sans savoir pourquoi. Dans la modernité, l’Intuition n’est pas considérée comme un mode de connaissance fiable. Ce qui est considéré comme un mode de connaissance fiable, c’est la raison. C’est cette partie de l’esprit humain qui décompose, qui dissocie, qui mesure, et là encore l’étymologie nous renseigne parce que l’étymologie du mot « raison » c’est « ratio » qui a donné rationnel et « ratio » veut dire « calcul », terme retrouvé en mathématique. Un « ratio » est un rapport entre 2 nombres. La raison fonctionne sur ce principe de mise en rapport. La raison quantifie, elle additionne, soustrait, divise, c’est le principe de la déduction, ce que l’on appelle le syllogisme, une opération logique, sauf que là encore René Guénon nous dit :

« La raison réduit le champ de la connaissance » parce que la raison reste sourde à certaines vérités qui ne sont pas d’ordre du raisonnement logique. Il y a des choses que l’on sait sans pouvoir expliquer pourquoi ni comment on le sait. Si vous parlez avec des mathématiciens, vous découvrirez que certains parviennent à résoudre des équations de manière intuitive, c’està-dire qu’ils voient le résultat sans voir la démonstration qui conduit à ce résultat. C’est cela l’Intuition, l’Intuition du vrai.

Pour en revenir au rationalisme : c’est l’application du règne de la quantité au domaine de la connaissance. La raison quantifie pour connaître. Elle sépare et dissocie mais elle demeure impuissante quand il s’agit de rassembler, quand il s’agit de synthétiser ; la raison voit les différences avant de voir les points communs.

Et donc, pour René Guénon, une connaissance uniquement fondée sur la raison ne peut être qu’une connaissance atrophiée, amputée.

Et c’est là que l’on arrive au 3ième pilier de la mentalité moderne après le « matérialisme » et le « rationalisme », à savoir « l’individualisme » qui est la conséquence logique et inéluctable du matérialisme et du rationalisme. Pourquoi ? Parce que le matérialisme et le rationalisme coupent l’individu de toute forme de Transcendance et nient l’existence de tout principe supérieur. En l’absence de principe supérieur, l’individu est privé de tout moyen d’élévation. Il devient son seul et unique référentiel. Que peut bien signifier s’élever s’il n’y a rien au-dessus de nous ? A quoi bon se conformer à des principes si ces principes n’engagent que ceux qui y croient ? C’est une perte de temps. Si la modernité est bel et bien la phase d’éloignement ultime du principe spirituel, c’est dans la mesure où la modernité a rendu absurde l’idée de se conformer à des principes supra-individuels, et là encore on retrouve le règne de la quantité.

Parce-que qu’est-ce qui compte quand aucun principe supérieur guide notre existence ?

La maximisation du plaisir, l’oubli de soi dans la seule sensation. La raison me dit que rien ne m’est accessible au-delà du monde de la matière. Donc, je ne suis qu’un corps et si je ne suis qu’un corps, je dois jouir de mon existence terrestre et donc ce que nous dit René Guénon c’est que la modernité c’est l’ère de l’oubli de l’être dans l’agir. « On agit pour ne pas avoir à être », pour s’agiter parce que l’agitation met notre corps en mouvement, remplit notre corps de sensations et ce faisant l’agitation rend le spirituel superflu.

Le kali-yuga c’est la matérialisation de l’homme, c’est l’agitation et l’accélération comme principes d’existence et c’est à terme la dissolution de l’être.

Citons maintenant René Guénon :

« C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante, de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité et dans une multiplicité qui n’est pas unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est dans le vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse et l’impossibilité de toute concentration, si frappantes aux yeux des orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division ; et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de divisions et d’oppositions s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels. Ce qui est le plus étrange, c’est que le mouvement et le changement sont véritablement recherchés pour eux-mêmes et non en vue d’un but quelconque auquel ils peuvent conduire. Et ce fait résulte directement de l’absorption de toutes les facultés humaines par l’action extérieure dont nous signalions tout à l’heure le caractère momentané. C’est encore la dispersion envisagée sous un autre aspect ; et à un stade plus accentué : c’est, pourrait-on dire, comme une tendance à l’instantanéité, ayant pour limite un état de pur déséquilibre qui, s’il pouvait être atteint, coïnciderait avec la dissolution finale de ce monde ; Et c’est encore un des signes les plus nets de la dernière période du kali-yuga. Sous ce rapport aussi la même chose se produit dans l’ordre scientifique : c’est la recherche pour la recherche, beaucoup plus encore que pour les résultats partiels et fragmentaires auxquels elle aboutit ; c’est la succession de plus en plus de théories et d’hypothèses sans fondement, qui, à peine édifiées, s’écroulent pour être remplacées par d’autres qui dureront moins encore, véritable chaos au milieu duquel il serait vain de chercher quelques éléments définitivement acquis, si ce n’est une monstrueuse accumulation de faits et de détails qui ne peuvent rien prouver ni rien signifier. Nous parlons ici bien entendu de ce qui concerne le point de vue spéculatif, dans la mesure où il subsiste encore ; pour ce qui est des applications pratiques, il y a au contraire des résultats incontestables, et cela se comprend sans peine, puisque ces applications se rapportent immédiatement au domaine matériel et que ce domaine est précisément le seul où l’homme moderne puisse se vanter d’une réelle supériorité. Il faut donc s’attendre à ce que les découvertes ou plutôt les inventions mécaniques et industrielles aillent encore en se développant et en se multipliant de plus en plus vite elles aussi, jusqu’à la fin de l’âge actuel ; et qui sait si, avec les dangers de destruction qu’elles portent en elles-mêmes, elles ne seront pas un des principaux agents de l’ultime catastrophe, si les choses en viennent à un tel point que celle-ci ne puisse être évitée ?

Face à la crise que traverse le monde moderne, beaucoup s’interrogent, s’inquiètent. Comment éviter la catastrophe ? L’apocalypse ? Est-elle seulement évitable ? Que peuvent faire quelques être humains face aux lois cosmiques ? La fin du dogme du progrès entraine un peu partout des retours à la Tradition. On sent que la modernité est à bout de souffle, qu’elle ne tient plus ses promesses, qu’elle ne rend pas les gens heureux. Et donc on se replie dans les choses solides du passé. Le retour des religieux est un pur produit de la modernité, une réaction de défense face à un monde qui ne comble pas notre besoin de sens, notre besoin d’un au-delà du matériel, notre besoin de spiritualité. La modernité a fait croire à l’homme qu’il n’était qu’un corps doté d’une raison, que la spiritualité était une chose du passé, une chose dont ils pourraient se passer tant il est vrai que nous serions trop évolués pour porter du crédit à la spiritualité. C’est au nom du progrès que l’on a amputé l’être humain de sa dimension spirituelle et aujourd’hui on s’étonne que l’homme moderne soit partagé entre tourments et ressentiments, entre dépression et hystérie, entre addictions et inertie.

Priver un être humain de sens c’est comme priver une fleur de lumière. Alors, s’il y a la moindre chance que nous survivions à la modernité et qu’il nous faille bâtir le monde nouveau, ce ne sera pas en combattant l’inéluctable mais en le fécondant de notre lumière ».

Principaux ouvrages de René Guénon :

1. La crise du monde moderne. PDF gratuit ICI.
2. Le règne de la quantité et les signes des temps. PDF gratuit ICI.
3. L’homme et son devenir selon le Vedânta. PDF gratuit ICI.
4. Introduction générale à l’étude des Doctrines Hindoues. PDF gratuit ICI.
5. Orient et Occident. PDF gratuit ICI.
6. Autorité spirituelle et pouvoir temporel. PDF gratuit ICI.
7. Les états multiples de l’être. PDF gratuit ICI.
8. Les principes du calcul infinitésimal. PDF gratuit ICI.
9. La métaphysique orientale. PDF gratuit ICI.


dimanche 15 décembre 2024

"Un projet global de déconstruction spirituelle et culturelle orchestré par une élite mondiale"



L’incendie de Notre-Dame de Paris, tragédie du 15 avril 2019, ne serait pas un simple accident. Selon Ludovic Malot, il s’agit d’un événement planifié, inscrit dans un projet global de déconstruction spirituelle et culturelle orchestré par une élite mondiale. Ce symbole de la chrétienté européenne aurait été ciblé pour sa portée universelle, dans un cadre mêlant rituels occultes et stratégies d’influence psychologique. Une attaque contre l’identité profonde des nations et des peuples, utilisant des schémas précis de manipulation collective. 

Les pratiques occultes modernes, héritées d’Aleister Crowley et de cercles ésotériques comme l’Ordo Templi Orientis (OTO), auraient infiltré les sphères du pouvoir politique. Symboles cachés, dates significatives et rituels spécifiques marquent ces actes. En reliant l’incendie de Notre-Dame à des événements comme le 11 septembre 2001, on observe un usage systématique de la numérologie et des symboles par des sociétés secrètes, visant à manipuler les consciences. 

Ludovic Malot alerte sur l’émergence de nouveaux bouleversements majeurs en France avant fin 2024. Ces événements seraient une nouvelle étape dans une stratégie visant à affaiblir les structures traditionnelles pour renforcer l’influence d’une élite mondiale. Les masques tombent, mais les enjeux restent cachés. Et si tout ceci n’était qu’un début ? 

Ludovic Malot partage ses analyses dans une émission, animée par Raphaël Besliu, sur Géopolitique Profonde :

RÉVÉLATIONS EXPLOSIVES SUR LA CABALE SATANIQUE ET L’APOCALYPSE AVANT 2025 ?!



mercredi 11 décembre 2024

Happy Chaos

 


"(...) le monde peut être une épreuve bénéfique et même un « moyen habile » : « upâya » servant l’ascèse."


Happy Chaos est un personnage mystérieux de la série Guilty Gear qui a soudainement changé. Il porte désormais en lui tout l’espoir de vie de l’humanité.

Par-delà la souffrance

Les désinformations-confusions, les mensonges, les inversions accusatoires, les dystopies et dissonances cognitives, nourrissent la peur et la lâcheté dans l’esprit de troupeau. Ces armes, toujours utilisées par les ingénieries politiques, sociales et religieuses, sont les leviers de ces pouvoirs manipulateurs tant politiques que religieux non-éclairés et corrompus de leurs élites qui règnent, dominent le corps social et le maintiennent dans l’ignorance.

La solitude et le silence sont des luxes réservés à ceux qui sont sortis de la peur dans l’esprit de troupeau par le courage de réfléchir, et qui peuvent alors et seulement connaître et comprendre par abandon de toute ignorance cet adage métaphysique :

"Beata solitudo, sola beatitudo : Béatifique solitude, seule béatitude".

Il est donc quasi impossible à la grande majorité transformée en bétail humain assoiffé d’illusion, de discerner entre le vrai du faux pour Voir les choses telles qu’elles sont. En ce moment même, l’humanité est confrontée à un choc de civilisations, un affrontement qui s’affiche de jour en jour : d’une part une Russie qui cherche à maintenir ce qui lui reste encore de « Traditionnel et d’humain » sous tous les aspects, et on le comprend, de l’autre les USA et l’Europe qui lui est asservie avec ses aboiements pitoyables par ses petits « chiens de garde ».

La racine sanskrite « BUDH » signifie « éveil ». En Russe : Buddhilnik = réveil matin. Le Bouddha est « l’éveillé » et un de ses autres qualificatifs est « Muni » : « le silencieux », des Shâkya : Shâkyamuni qui connaissait par intuition métaphysique les fruits d’éveil irréversibles qui résultent aussi de la « Solitude » au cours d’une ascèse équilibrée et assidue. Seul « l’homme à l’intuition métaphysique fermement établie » est l’homme éveillé qui peut accéder alors à la « béatitude » ou « félicité », ce 5ième corps du Yoga : Ânandamayakâya.

Toute complaisance dans la servitude volontaire est-t-elle devenue une habitude toxique dans laquelle l’humain se vautre par avidité jamais satisfaite ?

Depuis la naissance, les conditionnements innés et acquis sont « tels » que la capacité à réfléchir, à investiguer, sans croyances délirantes, sans opinons délurées, sans préjugés absurdes, est devenue bien rare. A la croisée des deux chemins, l’habituel chemin au quotidien conduit à la mort stupide par ignorance, l’autre chemin « non-habituel » conduit vers l’abandon par la Libération des mirages et des illusions. Ne « rien faire » n’est pas du tout « faire rien ».

Ce qu’il faut d’emblée comprendre est qu’il est possible de vivre dans le monde tout en étant totalement « retiré du monde » des illusions, des mirages déterminés subconsciemment et qui entretiennent, tels des souteneurs de trottoirs déguisés en pervers-narcissiques, phantasmes, avidités, haines, stupidité. La souffrance est bien le fruit de l’ignorance.

Le « monos » est l’existence sortie des systèmes, « -ismes ». Ne cherchez plus de « métaphysique » en Occident, même au Collège de France. Il n’y en a plus. Seul l’Orient en garde encore la possibilité … La fin du kali Yuga sonne le glas d’un temporel. Le monde moderne et ses quantités monstrueuses signent sa fin inéluctable qui arrive au pas de course dans ce « grand parc à jouets » dans lequel les humains esclaves d’eux-mêmes et asservis aux autres, jouent avec leurs sens, s’y complaisent, se chamaillent, se battent, se déchirent, se torturent, pour obtenir les objets stupides de leurs désirs vains et illusoires. Le texte qui suit est de notre instructeur du Dharma.

Nirodha.

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Les conditions inhérentes à la vie moderne éloignent toujours plus de toute voie de Libération ou de Délivrance et empêchent d’accéder à une compréhension juste de tout enseignement traditionnel. Dans le cas précis du Dharma du Bouddha, nous nous contenterons de signaler quatre points fondamentaux sur lesquels la vision moderne des choses s’oppose radicalement à la vision bouddhique de la tradition primordiale :

Le moi

Le bouddhisme, qui est par excellence la doctrine du non-moi (anâtmaniya), nie toute réalité au moi empirique. Le monde moderne en général, et les sociétés occidentales en particulier, évoluent de plus en plus vers un véritable culte du moi et ce que certains ont déjà appelé une « civilisation du narcissisme ».

La mort

Le bouddhisme ne se lasse pas d’insister sur l’impermanence, l’évanescence des phénomènes et accorde par conséquent une grande importance à la « contemplatio mortis » qui est réservée aux ascètes éclairés ; la société moderne escamote la mort, en fait quelque chose dont il est malséant de parler, car pour elle rien n’est pire que la mort.

La liberté

Le bouddhisme qui pose un total déterminisme à bien comprendre et affirme que « l’homme ordinaire » (prthagjana) est entièrement lié, se présente non comme un idéal de liberté, mais comme une voie menant à la délivrance ou Libération, ce qui n’est pas du tout la même chose ; et en toute rigueur, un bouddhiste éclairé devrait s’interdire des phrases comme « je suis libre de faire ceci ou cela » ; le monde moderne fait de la liberté une valeur absolue, sans se rendre compte qu’un être esclave de lui-même mais voulant « tout et tout de suite » ne peut être qu’oppresseur et criminel : cas extrême : la « philosophie » du marquis de Sade et ses lointains épigones qui font l’apologie aveugle du « désir », en habituant les individus à mendier des apparences de liberté, (à l’état, à un parti, un syndicat, une secte, une croyance, une religion) au lieu de conquérir eux-mêmes la véritable liberté par la Libération.

Le silence

La sphère mentale authentique du bouddhisme est un « monde du silence », du recueillement, de la concentration, de la solitude active et consentie, de l’introspection. Le monde moderne est un univers d’agités, de bruit et de fureur, d’individus extravertis qui cherchent tous les subterfuges possibles pour échapper à un sentiment profond de dépendance et d’angoisse ; c’est un monde qui bannit toute « vie intérieure » authentique.

Nous décrirons certaines expressions du « culte du moi » qui font de notre société un univers narcissique difficilement perméable aux vérités bouddhiques.

Le narcissisme contemporain n’est évidemment que la conséquence logique, lointaine mais inévitable, de l’idée même qui est à la racine de la mentalité moderne : « l’individualisme », c’est-à-dire la négation de tout principe supra-individuel ou, pour reprendre une terminologie qui nous est plus familière, la négation ou la perte du troisième mode constitutif de l’homme, « le mode d’articulation métaphysique », seul capable d’accompagner et « d’adombrer » le mode physiologique et le mode psychologique. Et « l’individualisme moderne », bien loin d’être l’opposé de l’uniformisation des comportements, de la massification, de la dictature du collectif, en est au contraire la condition nécessaire et suffisante. Car c’est précisément quand le culte du moi a tout envahi, quand la société, de « communauté organique » qu’elle était (constituée d’individus adhérant tous, implicitement ou explicitement, à un même ensemble de valeurs transcendant l’existence de chacun) devient une « collectivité éclatée » qui n’est plus, effectivement, que la « somme absurde des individus qui la composent ».

Le mythe raconte que Narcisse, si beau que les filles et garçons étaient amoureux de lui, refusa la passion de la nymphe Echo, qui finit par dépérir, et qu’il fut puni de sa cruauté par Némésis, la déesse de la vengeance. Celle-ci le condamna à la contemplation de sa propre image. Plus Narcisse se regardait, plus il était amoureux de lui-même. Toujours penché sur l’eau pour admirer son reflet, il se consuma et mourut.

Y a–t-il allégorie plus parlante que celle-ci pour décrire la condition où commence à s’enfermer l’Occidental moyen ?

Nous vivons à l’heure des « foules solitaires », nous sommes dans un univers étrange où l’on est isolé ensemble. De l’automobile à la télévision, le processus technologique, en même temps qu’il fait communiquer apparemment, isole réellement : on est seul au volant de sa voiture, mais entouré par tous les autres dans les « bouchons » interminables, avec des voisins partout dans l’immeuble, mais seul devant le récepteur de télévision qui diffuse le monologue incessant du système. Exemple typique du narcissisme d’aujourd’hui, qu’il vaudrait mieux peut-être qualifier de « nombrilisme » : la mode foudroyante du « walkman » jusqu’au téléphone portable sans cesse de la main à l’oreille, comptera plus dans l’histoire que de soi-disant « grands événements » politiques. La période du repli général sur soi-même, de l’hédonisme médiocre, de l’idéal sénile du petit bonheur égoïste et frileux, de la philosophie pour gringalets efféminés et midinettes LGBT, s’instaurent sous nos yeux, en ce moment même.

Entouré de ses jeux électroniques, le casque d’écoute individuel collé à la tête, la tablette à portée de la main, l’occidental devient enfermé dans un univers complètement artificiel et faussement protecteur d’images et d’objets, lesquels ne lui renvoient désormais que les signes de sa propre aliénation. Consommateur toujours passif des stéréotypes à la mode, il croit qu’il vit « une époque formidable » qui a « inventé le bonheur », il se croit même libre et a des « droits » à ne plus savoir qu’en faire. Il ne comprend pas que si nous sommes dans une société où l’on peut, en effet, faire pratiquement tout, c’est parce que tout ce que l’on y dit ou fait ne sert à rien. Fondamentalement, nous sommes dans un univers immobile, perdu dans l’autocontemplation (opposée à la véritable voie contemplative). La succession rapide des modes éphémères, les découvertes incessantes, la poussière des non-événements, les semblants de révolte immédiatement récupérés, en somme la micro-instabilité dans le détail masque mal la macro-stabilité de l’ensemble. Beaucoup d’agitation en surface ; mais, tout au fond, le grand silence de cette « mort tiède » qui, selon Konrad Lorenz, guetterait aujourd’hui l’espèce humaine.

L’occidental moyen s‘imagine être libre. Mais la liberté ne se réduit pas au sentiment qu’on en a. L’esclave et le robot peuvent très bien se croire libres. Il suffit pour cela qu’ils aient perdu toute possibilité de se représenter ce que pourrait être véritablement leur liberté.

C’est l’âge du « bonheur programmé » par une société qui assure aux gens les moyens matériels d’existence, mais qui leur vole en même temps toute raison de vivre. La suppression de la liberté ne résultera pas de la répression physique, « mais d’une sécurité imposée », comme l’avait vu si prophétiquement George Orwell en écrivant son livre 1984, et Big Brother nous attend avec un grand sourire. N’est-ce pas ce que nous voyons ?

Le nombrilisme, l’avènement du moi comme la valeur absolue, se manifestent aussi de multiples simulacres de « libération ». Le moi s’étale et occupe le devant de la scène : les modes « psy » parce qu’il faut « assumer son vécu », les obsessions sexuelles platement énoncées dans le discours public, la frénésie des « expériences personnelles », la famille devenue avant tout un petit noyau de consommation, le mimétisme vis-à-vis des vedettes des différents écrans et du showbiz faussement incantatoire en sont autant de signes révélateurs.

La « permissivité », dont l’Occident s’est fait un drapeau, loin de libérer, isole et accentue l’angoisse. Privé du cadre éducatif et des institutions « héritées des ancêtres », l’individu ne sait plus comment se comporter. Il s’en remet alors aux injonctions passagères que lui distillent les médias, la publicité, les « manuels » d’éducation sexuelle et les charlatans du sanitaire. Les conseils intéressés des magazines et de la télévision se substituent à l’expérience intériorisée de la tradition familiale ou communautaire. Nous sommes dans un monde qui aime tellement l’ersatz, qui préfère tellement l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, que les gens en sont réduits à demander à des livres comment il faut faire l’amour ou élever des enfants. Aucune liberté authentique n’est à l’œuvre ici, et le cas des pays scandinaves, qui furent à la pointe du « progrès », en reste la preuve : à la morale puritaine des pasteurs protestants a succédé une autre morale, permissive celle-là ; dans un cas : « il ne faut pas jouir », dans l’autre : » il faut jouir ». Dans les deux cas : « une totale absence de liberté », car dès qu’on dit « il faut » ou « tu dois », c’est que la liberté est déjà au tombeau. Les choses sont donc des « problèmes » : pour le pasteur protestant, un problème à éviter, pour les émancipés, un problème à résoudre. Mais jamais quelque chose de sain, de normal, qu’il faut accepter avec aussi peu de « surimpositions » que possible.

Ce n’est pas par hasard si la « culture du nombrilisme » se développe essentiellement parmi les jeunes. Car si la jeunesse peut être l’âge de la générosité, du désintéressement, du don de soi, elle est aussi – surtout aujourd’hui – l’âge de l’infatuation, de la prétention imbécile, des « opinions » à n’en plus finir. Il n’est que trop facile de se croire immortel quand on a le visage agréable à regarder, sur lequel les ans n’ont pas encore imprimé leur marque. Mais, en réalité, on ne voue aujourd’hui à la jeunesse un véritable culte que parce que les valeurs qui lui sont propres – le goût du risque, l’aventure, le courage, la disponibilité – ont été enterrées, après avoir été jugées « anachroniques ». Les marchands du temple flattent d’autant plus la jeunesse qu’ils sont en train d’en faire un immense marché de consommateurs précocement séniles. De nos jours, en se repliant égoïstement avec tous ses gadgets sur sa petite sphère psychique, on prend mentalement sa retraite à vingt ans.

Dans les temps traditionnels, l’homme, même analphabète, avait des savoirs, notamment pour tout ce qui touchait aux cycles naturels. A notre époque, grâce « aux méfaits immenses de l’instruction obligatoire » – idée chimérique qui amène à penser que tous les hommes sont aptes à recevoir le même enseignement et que les mêmes méthodes sont valables pour tous indistinctement –, chaque année qui passe apporte son contingent d’individus gorgés « d’opinions » sur tout et sur rien. Comme pour confirmer ce que disait julien Benda dans « la trahison des clercs » : « un imbécile n’est jamais aussi parfait que lorsqu’il est un peu cultivé », tandis qu’un autre français avait pu écrire, à peu près à la même période : « Le drame de notre époque, c’est que la bêtise se soit mise à penser ».

Le premier devoir d’un chercheur qui chemine sur une Voie de Libération, c’est évidemment la lucidité. Lucidité sur lui-même, bien sûr, mais aussi lucidité sur ce qui l’entoure. Tant qu’on nourrit encore certaines illusions, tant qu’on prend les vessies pour des lanternes, les Vues Justes ne peuvent éclore.

En faisant cette analyse, nous n’avons pas voulu peindre le diable sur les murs, pour en conclure ensuite trop aisément au côté « satanique » du monde moderne, ni non plus voulu peindre en rose les sociétés traditionnelles et de les voir d’un regard naïf, admiratif et béat. Il s’agit beaucoup mieux de constater la loi implacable de la causalité et de la comprendre.

« Il n’y a pas de civilisation qui soit supérieure aux autres sous tous les aspects, parce qu’il n’est pas possible à l’homme d’appliquer également, et à la fois, son activité dans toutes les directions, et parce qu’il y a des développements qui apparaissent comme véritablement incompatibles » écrira René Guénon à la page 9 de son livre « Orient et Occident ».

Il est notable que pour une écrasante majorité des humains, le monde actuel ne présente pas des conditions favorables au cheminement sur une voie de Libération, MAIS …

1 - … Pour les âmes fortes, pour ceux qui sont capables de rester « droits dans ce qui est courbe », de se tenir fermement « au-delà du supporté, au-delà du non-supporté », le monde peut être une épreuve bénéfique et même un « moyen habile » : « upâya » servant l’ascèse.

2 – Pour ceux qui sont las des grands mots qu’on écrit en majuscule, des idéaux, des croyances, pour ceux qui ont connu un genre particulier de déception, notre époque de dissolution des formes peut aider à se pénétrer chaque jour un peu plus des vérités enseignées par le Bouddha, vérités qui ont parfois l’apparence de truismes mais que nous ne voyons pas précisément parce qu’elles nous crèvent les yeux.

C’est pourquoi, la voie de celui « qui peut ne faire fond sur rien » se passe volontiers d’un ordre traditionnel extérieur. Au contraire, elle puise sa force dans le dénuement, voire même dans l’adversité apparente d’un monde en dissolution. La désagrégation formelle générale l’oblige, salutairement, à « se concentrer sur l’essentiel ».


samedi 7 décembre 2024

Cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris


Les costumes sont de Jean-Charles de Castelbajac.



BFM-TV : "Olivier Latry, organiste, va réveiller les quelques 8.000 tuyaux de l'orgue lors de la réouverture de la cathédrale..."

Effectivement, ça réveille :







vendredi 6 décembre 2024

"Énergie libre", le Thorium



Jean-Christophe de Mestral, physicien, est un fervent défenseur de ce qui pourrait être une révolution énergétique : l'énergie nucléaire issue du Thorium. Conscient des enjeux technologiques et économiques, il s'engage pour que tous les acteurs du secteur disposent d'une information complète pour un véritable débat sur le nucléaire. Il est également membre fondateur de l'international Thorium Energy Committee dont le siège est à Genève. Vidéo sur YouTube.


Les centrales au thorium seraient-elles candidates au titre d'option moralement souhaitable ? 
En effet, les diverses variantes de réacteurs possèdent des caractéristiques tout à fait extraordinaires : 

- Sécurité : les particularités des réacteurs examinés plus loin dans ce livre démontrent des qualités de sécurité intrinsèques exceptionnelles, que ce soit par leur forte capacité autorégulatrice, leurs systèmes de sécurité passive, la facilité des arrêts d'urgence, l'absence de risque d'explosion et de fonte du réacteur ainsi que par la possibilité de recourir à la convection naturelle pour l'extraction de la chaleur. 

- Abondance : le thorium est quatre à cinq fois plus abondant que l'uranium dans la croûte terrestre. En tenant compte du fait que 100% du thorium extrait du sol est utilisable dans un réacteur (comparé à 0,5% de l'uranium dans un réacteur à eau légère), il a une densité énergétique 200 fois supérieure par kilogramme. Nous disposons de réserves mondiales, réparties sur tous les continents, pour 10'000 ans au moins, de quoi voir venir une troisième ère. L'uranium, quant à lui, devrait être épuisé dans 80 ans. 

- Durée de vie des déchets : elle n'est plus de plusieurs centaines de milliers d'années, mais de 300 à 500 ans. La combustion du thorium ne produit qu'une infime partie des actinides mineurs fabriqués par la combustion de l'uranium. La radioactivité diminue beaucoup plus vite. De plus, le volume des déchets issus du thorium est 250 fois moindre que celui issu de la combustion de l'uranium. Aujourd'hui, on sait très bien construire des petits dépôts qui peuvent durer 500 ans, mais on ne sait toujours pas construire des grands dépôts qui doivent abriter des déchets pendant 100 000 ans. 

- Non-prolifération : en se basant sur le combustible ou ce que l'on peut en extraire d'un réacteur, il est quasiment impossible de fabriquer une arme atomique. La manipulation des déchets issus du thorium présente des difficultés techniques très difficiles à surmonter, aujourd'hui à la portée d'un petit nombre de nations seulement. En ajoutant à cela la volonté de construire un nombre très limité de centrales de retraitement afin de ne pas disséminer la technique, on réduit considérablement le risque de prolifération tout en permettant à d'autres nations de bénéficier de cette source d'énergie. 

- Élimination des déchets actuels : on a pu lire qu'il fallait être pro-nucléaire pour se réjouir du fait que ces centrales génèrent des déchets qui ne dureront «que» 500 ans. Mais ce n'est pas vrai. Car ces centrales viennent aussi avec la capacité de faire disparaître les déchets encombrants et dangereux actuels en les incinérant, technique applicable également aux stocks de plutonium issus de la démilitarisation de l'Est et de l'Ouest. L'incinération permet de réduire la durée de vie de ces déchets et produit en plus de 1'électricité. Sans incinérateur, nous sommes condamnés à vivre avec des déchets longue durée. Avec les centrales au thorium, nous pouvons répondre au critère moral de préservation de l'environnement des générations à venir. Les écologistes devraient voir cela comme du pain bénit.

On peut encore ajouter qu'il est possible d'utiliser du thorium à la place de l'uranium dans plusieurs types de centrales actuelles, sans modifications majeures et que le thorium, contrairement à l'uranium, n'a pas besoin d'être enrichi avant d'être utilisé dans un réacteur. C'est une installation de moins, une procédure en moins et des coûts en moins. [...]

Les réacteurs au thorium démontrent des qualités de sécurité intrinsèques exceptionnelles, que ce soit par leur forte capacité autorégulatrice, la facilité des arrêts d'urgence, l'absence de risque d'explosion et de fonte du réacteur. Avec une densité énergétique au kilogramme 200 fois supérieure à celle de l'uranium, nous disposons de réserves mondiales de thorium, réparties sur tous les continents, pour 10 000 ans au moins. La durée de vie des déchets se compte en centaines d'années, et non en centaines de milliers d'années, et leur volume est considérablement inférieur. Les caractéristiques du thorium rendent la fabrication d'une bombe atomique pratiquement inaccessible et, cerise sur le gâteau, les déchets actuels et le plutonium militaire peuvent être incinérés dans le cœur des centrales au thorium.

Plusieurs gouvernements s'y intéressent de près. L'Inde et la Chine ont entrepris de développer des centrales au thorium à l'échelle industrielle. Si cette technologie est encore méconnue du grand public, il est cependant indispensable qu'elle soit intégrée au débat. Elle présente trop d'avantages pour être ignorée. Il est indispensable que les politiciens, tout comme les citoyens, aient connaissance de cette technologie.

Jean-Christophe de Mestral, "L'atome vert". PDF gratuit ICI.

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"Pour ce qui concerne l'énergie nucléaire (issue de l'uranium), d'une part la radioactivité accroît la nervosité et, d'autre part, elle doit créer une sorte de barrière contre des influx cosmiques jugés dangereux pour les intérêts des loges planétaires qui se protègent ainsi d'influences supérieures tout en nous affaiblissant. Je veux dire qu'ils connaissent la science des rayonnements cosmiques, et qu'ils sont en guerre contre quelque chose de supérieur à eux et, sans doute, de beaucoup plus puissant." J L.





lundi 2 décembre 2024

MACRON A MIS LES MARQUES DE LA BÊTE DANS NOTRE-DAME DE PARIS




Le mobilier liturgique chrétien est aujourd’hui infiltré par des symboles et des matériaux qui trahissent son essence spirituelle.

Derrière des tabernacles en bronze, des autels froids et des baptistères aux formes étrangement carrées, se cache une idéologie mondialiste et matérialiste visant à détruire les fondements de la tradition chrétienne. Ces œuvres ne sont pas de simples innovations artistiques ou des adaptations modernes : elles constituent une attaque directe contre le sacré.

Les tabernacles, autrefois ancrés dans des matériaux sacrés comme la pierre ou le bois, glorifiaient la transcendance divine. Aujourd’hui, ils sont transformés en pierres cubiques à pointe, des symboles issus de la franc-maçonnerie, exaltant l’homme et ses élites à la place de Dieu. Ces formes ne sont pas des choix anodins : elles glorifient la matière et relèguent au second plan la spiritualité chrétienne. Le bronze, omniprésent, symbolise la souffrance matérielle plutôt que la rédemption spirituelle, trahissant un message humaniste et antichrétien.

L’autel, centre du sacrifice eucharistique, est lui aussi profané. En remplaçant la pierre traditionnelle par le bronze ou d’autres matériaux industriels, il rejette la symbolique chrétienne de solidité et de pureté spirituelle pour imposer une lecture matérialiste du culte. Le métal blesse, comme les clous de la Crucifixion, et son utilisation détourne la signification sacrée de l’autel. Ce changement radical efface le lien spirituel avec Dieu et introduit une froideur déshumanisante.

Le baptistère, symbole de la renaissance spirituelle, n’échappe pas à cette transformation. Traditionnellement octogonal pour représenter la Résurrection et la vie nouvelle en Christ, il repose désormais sur des bases carrées, symbole de l’enfermement dans la matière. Ce choix détruit la portée spirituelle du baptême, qui devient un simple acte vidé de sa transcendance.

Les reliquaires complètent cette désacralisation. Là où ils élevaient autrefois les âmes vers la Jérusalem céleste, ils enferment aujourd’hui le cercle sacré dans un carré, reprenant les codes maçonniques (équerre et compas). Ce symbole matérialiste impose une vision humaniste et terrestre, où la matière remplace le divin et où toute élévation spirituelle est annihilée.

Cette infiltration sournoise n’est pas une coïncidence : elle participe d’un projet mondialiste visant à désacraliser les lieux de culte et à imposer une religion humaniste, matérialiste et anti-chrétienne. Chaque symbole, chaque détail est pensé pour servir cette idéologie, et les conséquences sont immenses.

Les églises ne sont plus des sanctuaires de transcendance : elles sont devenues des terrains de bataille dans une guerre spirituelle dissimulée.