lundi 6 mai 2024

GANDHI n'était pas un saint

Gandhi et Hermann Kallenbach (1871-1945). Architecte sud-africain d'origine juive-allemande, Kallenbach était actif dans le mouvement sioniste et président la fédération sioniste d'Afrique du Sud.


Sur X, SamSoul, qui a pour devise "Save the world, read books", écrit :

"GANDHI était raciste, xénophobe, bisexuel avec des tendances sexuelles "pervers" et a apporté son soutien à la création de la future colonie d’Israël pour pouvoir poursuivre sa relation avec un jeune juif allemand… 

"Great Soul", le livre de Joseph Lelyveld, journaliste du "New York Times, décrit l’inspirateur de l’indépendance indienne comme un homme en proie à un appétit sexuel guère en harmonie avec ses idéaux ascétiques qu’il professait depuis son ashram. Le livre décrit également Gandhi comme animé de profonds préjugés à l’encontre des noirs en Afrique du Sud.

Quand il était avocat en Afrique du Sud, Gandhi déclara notamment : "Les Indiens sont infiniment supérieurs aux kaffirs". "kaffir" est un terme insultant utilisé par les colons blanc pour désigner les noirs africains."

SamSoul ajoute :

"Lelyveld s’appuie la correspondance de Gandhi pour affirmer que ce dernier aurait quitté sa femme en 1908 pour Kallenbach. Il avait alors 39 ans, et l’architecte allemand, par ailleurs adepte du culturisme, 48 ans...)

"Tu as complètement pris possession de mon corps. C'est un esclavage insupportable", écrit Gandhi en 1914 dans une lettre adressée à Hermann Kallenbach.


06 avril 2011, Julien Bouissou dans Le Monde :

"Une simple phrase a suffi à déclencher la polémique. "Tu as complètement pris possession de mon corps. C'est un esclavage insupportable", écrit Gandhi en 1914 dans une lettre adressée à Hermann Kallenbach, un architecte allemand rencontré quelques années plus tôt en Afrique du Sud avec qui il vécut. Publiée par Joseph Lelyveld, lauréat du prix Pulitzer et ancien correspondant du New York Times en Inde, dans son livre intitulé "Grande âme : Mahatma Gandhi et sa lutte avec l'Inde", paru aux Etats-Unis, cette citation a immédiatement suscité la fureur. A tel point que le livre a été menacé de censure en Inde, alors même qu'il n'y est pas en vente ! "L'écriture de cette biographie est perverse par nature. Le peuple du Gujarat ne tolérera jamais une telle insulte vis-à-vis de Gandhi", a réagi Narendra Modi, ministre en chef de l'Etat du Gujarat, où est né le Mahatma.

"Nous ne pouvons autoriser de telles conclusions sur les personnalités historiques et les dénigrer", a déclaré ensuite le ministre indien de la justice, Veerappa Moily. Surpris par ces réactions, l'auteur a démenti avoir écrit que le père de l'indépendance était bisexuel.

La vie sexuelle de Gandhi a déjà fait l'objet de nombreuses publications. Dans son livre "L'Ambition nue" ("Gandhi: Naked Ambition"), publié en 2010, l'historien britannique Jad Adams raconte que le Mahatma, qui avait fait vœu d'abstinence, n'hésitait pas à passer des nuits avec de jeunes femmes nues pour tester sa "résistance". En Inde, la sexualité trouble de Gandhi n'en finit pas d'alimenter les débats. Faut-il en déduire que son message, ses valeurs, ont moins de place dans l'Inde contemporaine ?

Une empreinte à peine visible

"Soixante ans environ après sa mort, l'empreinte de Gandhi dans notre vie publique est, au mieux, à peine visible et vague", regrette Venu Madhav Govindu dans le quotidien de Calcutta The Telegraph. Dans une Inde où la corruption est rampante, où la guerre contre les insurgés maoïstes bat son plein, la recherche de la vérité, comme le vœu de pauvreté, n'est plus vraiment à l'ordre du jour.

Cette polémique en dit long sur le rapport qu'entretient l'Inde avec la sexualité. Les principales accusations contre la biographie de Gandhi portent sur sa bisexualité présumée, non sur les propos racistes qui lui sont prêtés. Comme si l'homosexualité était une offense, bien pire encore que le racisme.

La Haute Cour de Delhi a pour la première fois, lors d'un jugement prononcé en 2009, dépénalisé l'homosexualité, mais celle-ci reste encore largement taboue. Karan Thapar, dans le quotidien Hindustan Times, estime que ces révélations sur la sexualité du Mahatma ont le mérite de l'"humaniser", lui qui justement n'aimait pas être pris pour un saint. Et le même journal pose cette question à ses lecteurs : "Est-ce que la psyché indienne trouve odieux que son icône et mentor ait des désirs érotiques, quels qu'ils soient ? Si oui, n'est-ce pas là plutôt notre problème ?"